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Soudan : un chef de l'opposition libéré après deux mois de détention

Soudan : un chef de l'opposition libéré après deux mois de détention

Soudan

Les autorités soudanaises ont libéré un leader de l’opposition qui avait été arrêté peu après le début du mouvement de contestation qui secoue le pays depuis le 19 décembre, a indiqué mardi son parti.

Omar el-Digeir, chef du Parti du Congrès soudanais, avait été arrêté le 29 décembre, dix jours après le début des manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, dans un pays en plein marasme économique.

Malgré la répression des autorités, les rassemblements se sont rapidement transformés en un mouvement de contestation réclamant la démission du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d’État en 1989. “Le chef de notre parti, Omar el-Digeir a été libéré après deux mois de détention”, a indiqué le Parti du Congrès soudanais dans un communiqué.

“Mais quarante autres membres éminents du parti sont toujours détenus”, a-t-il précisé, promettant de poursuivre la protestation contre l’administration du président. “Nous assurons à notre peuple que notre parti s’est totalement engagé à poursuivre cette lutte pacifique jusqu‘à son succès”, a écrit Omar el-Digeir sur Twitter après sa libération.

Depuis des dizaines d’années, son parti s’est imposé comme l’un des plus actifs au sein de l’opposition, organisant régulièrement des rassemblements et des manifestations contre les autorités. Il est soutenu principalement par des étudiants et de jeunes diplômés.

Premières peines

L’ambassadeur britannique au Soudan, Irfan Siddiq, a rencontré Omar el-Digeir mardi peu après sa libération. Selon lui, le leader d’opposition a été détenu pendant 67 jours sans motif d’inculpation. “Tous les détenus politiques encore emprisonnés devraient être libérés immédiatement”, a-t-il écrit sur Twitter.

“Aucun consensus politique ne peut être trouvé au Soudan sans un contexte politique propice” aux discussions, a-t-il ajouté.

Initialement mené par l’Association des professionnels soudanais, le mouvement de contestation déclenché en décembre a été rejoint par plusieurs partis d’opposition, pour former un groupe nommé Alliance pour la liberté et le changement (ALC).

Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le début des manifestations. Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 morts.

Et des centaines de manifestants, leaders de l’opposition, militants et journalistes, ont été arrêtés depuis décembre, d’après des ONG.

Le président Béchir a imposé le 22 février l‘état d’urgence pour un an et dans tout le pays. Il a également nommé 16 officiers de l’armée et deux agents du puissant Service national du renseignement et de la sécurité à la tête des 18 provinces du pays.

M. Béchir a banni les rassemblements sans autorisation et instauré la semaine dernière des “tribunaux d’exception”, chargés de réprimer les violations de l‘état d’urgence.

Jeudi, les premières peines depuis l’instauration de ces tribunaux ont été prononcées et huit personnes ont été condamnées à de la prison pour participation à une manifestation interdite.

Depuis la mise en place de l‘état d’urgence, les rassemblements sont devenus plus rares mais plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés et conduits devant les tribunaux jeudi dans la capitale et à Omdourman, sa ville voisine.

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