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Contre l'avortement, la Namibie décriminalise l'abandon des bébés

Contre l'avortement, la Namibie décriminalise l'abandon des bébés

Nigéria

Le gouvernement namibien vient de décriminaliser l’abandon des enfants. Une mesure censée protéger les femmes enceintes, dans un pays où l’avortement prend des proportions inquiétantes.

Abandonner son bébé n’est plus un crime en Namibie. Bien au contraire la nation de l’Afrique australe offre un package de solutions aux femmes ne désirant pas leur nouveau-né sans qu’elles ne fassent l’objet de poursuites judiciaires. C’est une décision du ministère de l‘Égalité des sexes annoncée ce jeudi. Pour accompagner la mesure, les autorités namibiennes prévoient des centres d’accueil de circonstances, dont les hôpitaux, les bureaux de police ou d’autres lieux sécurisés pour les bébés abandonnés.

Windhoek espère ainsi assister “les femmes enceintes [qui] traversent beaucoup de situations sans le soutien de la société, les conduisant dans la plupart des cas à abandonner leurs bébés”, puis, par ricochet, réduire le taux d’avortement, a assuré Joyce Nakuta, directrice adjointe des services à l’enfance et à la protection sociale du ministère de l‘Égalité des sexes.

Ses propos sont corroborés par les statistiques de la police namibienne qui montrent qu’en 2017/18, 25 cas d’abandons de bébé ont été signalés contre 7 300 cas d’avortement. Les avortements pourraient même atteindre la barre de 10 000 si on tient compte des cas non signalés.

“Légaliser l’avortement”

“Le ministère a prévu à l’article 227 de la loi sur la protection de l’enfance de décriminaliser l’abandon. Les mères sont encouragées à laisser les bébés et peuvent rester anonymes tant que les bébés ne sont pas blessés. Elles peuvent laisser les bébés dans des endroits sûrs et nous ne les poursuivrons pas. Si vous envisagez un avortement, gardez le bébé jusqu‘à la fin. Donnez naissance et le gouvernement prendra la relève”, a expliqué Mme Nakuta qui a rappelé la position du gouvernement sur l’avortement, illégal en Namibie sauf lorsqu’une victime de viol tombe enceinte ou dans des situations où la vie de la mère est en danger.

Dans les rangs des défenseurs des droits de l’homme, la nouvelle de la décriminalisation de l’abandon des bébés fait des heureux. L’activiste Elsarien Katiti a déclaré que “les droits des femmes avaient beaucoup évolué et que tous les progrès accomplis jusqu‘à présent passaient par des changements graduels”.

Cependant, elle estime que le meilleur moyen de garantir la sécurité de la mère est de légaliser l’avortement. Et ce d’autant que “le traitement des conséquences des avortements non médicalisés coûte plus cher à l‘État que la réalisation d’un avortement médicalisé dans un hôpital”, a souligné Katiti.

L’activiste s’est par ailleurs interrogée sur la capacité de l’Etat à disposer d’un nombre suffisant de foyers sécurisés dans tout le pays, où les femmes pourraient déposer leur bébé et avoir accès à des soins de santé et à un soutien psychologique après leur départ.

Selon l’article 18 de la loi sur les enfants 33 de 1960, l’abandon des bébés est passible d’une peine d’emprisonnement de deux ans maximum. Et en cas de décès de l’enfant, cette peine passe à cinq ans d’emprisonnement maximum.

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