Cameroun
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est dit “très préoccupé” mercredi par la situation des droits humains et les “risques de conflit” au Cameroun où le principal opposant au président Paul Biya, Maurice Kamto, a été inculpé “d’hostilité contre la patrie”.
“Nous sommes très préoccupés du respect de l’Etat de droit, des risques de conflit civil et nous avons mené des interventions auprès du président Biya”, a déclaré le ministre lors d’une audition devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
“Le président de la République (Emmanuel Macron) lui-même l’a appelé au téléphone pour l’inciter à un dialogue politique inclusif, à mettre en œuvre des mesures de détente et approfondir la décentralisation”, a ajouté M. Le Drian sans autre précision, rappelant que 6.500 ressortissants français résidaient au Cameroun.
Plus de deux semaines après son arrestation, Maurice Kamto, qui conteste la réélection en 2018 du président Paul Biya, a été inculpé dans la nuit de mardi à mercredi de “rébellion, insurrection, hostilité contre la patrie” et transféré à la prison centrale de Yaoundé.
“Nous sommes préoccupés par ce développement judiciaire et restons attentifs à la situation de M. Kamto et à celle d’environ 200 de ses partisans qui sont détenus”, avait déjà réagi la porte-parole du Quai d’Orsay lors d’un point de presse électronique.
“L’opposition camerounaise, dont il est l’une des figures, doit pouvoir s’exprimer librement, dans le respect de la loi”, avait ajouté Agnès von der Mühll.
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Maurice Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle avec 14,23 % des voix, loin derrière Paul Biya réélu pour un septième mandat consécutif avec 71,2 % des suffrages, a qualifié la victoire du président sortant de “hold-up électoral”. Il est désormais considéré comme le principal opposant à Paul Biya, qui fête mercredi ses 86 ans.
Le président français lui avait adressé en octobre une lettre pour le féliciter après sa réélection tout en l’appelant à prendre des initiatives “au plus vite” pour résoudre la crise dans les régions anglophones du pays.
La France est “prête à apporter son appui aux initiatives” en vue d’“un règlement politique et pérenne de la crise” dans les régions anglophones, avait écrit Emmanuel Macron.
Les régions anglophones du Cameroun sont confrontées depuis 2016 à une crise socio-politique sans précédent, devenue conflit armé fin 2017. Les affrontements entre l’armée et des séparatistes s’y produisent quasiment tous les jours.
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