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Côte d'Ivoire : le prétendu père d'Alassane Dramane Ouattara menace de porter plainte

Côte d'Ivoire : le prétendu père d'Alassane Dramane Ouattara menace de porter plainte

Côte d'Ivoire

Il se nomme Mien Guemi, est de nationalité burkinabè et est présenté sur les réseaux sociaux comme étant le père du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. L’homme est finalement sorti de sa réserve au cours d’un point de presse, menaçant de traîner devant les tribunaux ceux qui le présentent comme tel. Voici les détails d’une affaire rocambolesque, qui en rappelle une autre sur la nationalité de l’actuel président ivoirien.

C’est ce mercredi, au siège du RDR (Rassemblement des républicains, parti d’Alassane Ouattara, au pouvoir, NDLR) à Abidjan, que le sieur Guemi a tenu à clarifier les choses, non sans menacer de porter plainte en justice contre les personnes à l’origine de la publication de sa photo sur les réseaux sociaux.

Agacé, l’homme a formellement rejeté la thèse selon laquelle il serait le père du président ivoirien (voir photo) et revient sur l’histoire de cette photo problématique.

D’après ses explications, cette image, qui circule à volonté sur les réseaux sociaux, est à l’origine l‘œuvre d’une photographe. Cette dernière, elle aussi de nationalité burkinabè vivant aujourd’hui en Europe, a réalisé la prise de vue en mars 2017 à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. A l‘époque, la photographe venait d’ouvrir son studio photo.

La dame, dont le nom ne nous est pour l’instant pas communiqué, a fait cette prise de vue, montrant en évidence les balafres de Mien Guemi dans le but d’attirer l’attention sur un aspect en perdition de la culture burkinabè.

La photo anodine qui a mis le feu aux poudres

Le concerné explique : ‘‘j’étais chez un frère couturier, lorsque la dame nous a approchés. Nous étions plus de sept personnes. Nous avons reçu 10.000 FCFA chacun (un peu plus de 15 euros). Elle nous a fait savoir que les balafres lui plaisaient et qu’elle souhaite faire des photos et garder cela en souvenir.’‘

Puis l’homme de regretter la tournure qu’ont pris les choses : ‘‘je ne savais pas que ça deviendrait autre chose. Tout d’un coup, je retrouve ma photo sur le net et je suis pointé du doigt comme étant le père d’Alassane Ouattara.’‘

Selon Guemi, il y a pire ; depuis la diffusion de son image sur les réseaux sociaux et son affiliation présumée avec Alassane Ouattara, il se dit traquer, au point d’avoir momentanément fui la Côte d’Ivoire. Le ‘‘père’‘ du président ivoirien qui est depuis retourné en Côte d’Ivoire, prévient qu’il rentrera au Burkina Faso s’il continue de faire l’objet de tracasseries et avoue son inquiétude :

‘‘Des gens m’ont interpelé en disant que c’est moi qui suis le père d’Alassane (Ouattara). Ils m’ont demandé de me cacher, car ce n’est pas bon pour moi. (…) J’ai peur, je ne sais pas comment ça va devenir.’‘

L’homme insiste aussi sur sa volonté de vivre tranquillement sa vie, loin des interminables remous de la politique ivoirienne : ‘‘qu’ils cessent. Je ne suis pas le père d’Alassane Ouattara. Je ne suis pas politicien. Enlevez mon nom et mon image de la politique. Je souhaite qu’on dise que c’est faux !’‘

Mien Guemi est marié et père de six enfants. Né le 29 juin 1954 à Boromo (Burkina Faso) et d’ethnie Kôhô, c’est à l‘âge de 18 ans qu’il a débarqué en Côte d’Ivoire pour y faire des affaires, comme le font chaque année des centaines de ses compatriotes, ainsi que des Maliens et des Guinéens. Une fois en Côte d’Ivoire, le prétendu père d’Alassane Ouattara commençait son aventure comme apprenti peintre en bâtiment.

Une polémique vieille de plusieurs années

L’affaire de la nationalité du président ivoirien ne date pas d’aujourd’hui. Déjà en 1990, la polémique enfle lorsqu’il est nommé Premier ministre par feu le président Félix Houphouët-Boigny. A l‘époque, l’opposition menée par l’ancien président Laurent Gbagbo s’insurge, dénonçant la nomination à la tête de la Primature d’un ‘‘Burkinabè’‘.

Plus tard, en 1999 et sous la présidence d’Henri Konan Bédié, c’est un mandat d’arrêt international qui est émis contre le même Alassane Dramane Ouattara pour ‘‘faux et usage de faux’‘. Dans cette affaire, il est reproché à M. Ouattara d’avoir usurpé la nationalité ivoirienne pendant qu’il tentait de briguer la magistrature suprême.

En 2001, après deux ans d’exil en France, Alasssane Dramane Ouattara est finalement autorisé à rentrer en Côte d’Ivoire, sous l’impulsion de l’ancien président Laurent Gbagbo et après la chute de son rival Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir en décembre 1999 par un coup d’Etat militaire orchestré à l‘époque par un certain général Robert Guéi.

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