Bolivie
Visage masqué et pulvérisateur sur le dos, Exalto Mamani, cultivateur de feuilles de coca, asperge de pesticide ses champs dans la région de Nor Yungas en Bolivie. Dans le pays, l’extension de cette culture menace l’environnement, et en premier lieu les abeilles.
Exalto Mamani, dont les parcelles sont disséminées en terrasses sur des versants escarpés de la forêt tropicale d’altitude (1.500 mètres) reconnaît les dommages portés à la nature, mais dit ne pas avoir le choix.
“Parmi les producteurs de coca, nous sommes nombreux a être conscients que nous sommes en train d’affecter l’environnement avec ces produits chimiques. Mais il ne nous reste pas d’autre alternative car la coquita nous fait vivre, nous et nos familles”, déclare-t-il à l’AFP.
Dans cette région montagneuse de l’est du pays, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de La Paz, la production de coca n’est pas illégale. Les feuilles sont vendues pour des usages traditionnels, tels que le masticage, la confection de thé, les cérémonies rituelles…
“On utilise les pesticides pour combattre les parasites car ils mangent la coca par petits bouts, et cela nuit à notre économie”, explique l’agriculteur. Les produits chimiques ciblent notamment un petit papillon de nuit et un champignon néfastes pour les plantations.
Selon le dernier rapport des Nations unies, la Bolivie compte 24.500 hectares de culture de coca (+7% sur un an). Le pays arrive au troisième rang des pays cultivateurs de cette plante, derrière la Colombie et le Pérou. A côté des usages traditionnels, entre 35% et 48% de cette coca sert à la production de cocaïne.
“Les planteurs de coca sont en train d’utiliser de manière massive et intensive des pesticides chimiques qui affectent directement la santé des abeilles”, dénonce René Villca, apiculteur de la zone, située au nord de La Paz.
“Sur les 20 ruches que je possède, dix sont en train de produire normalement et dix anormalement. Leur population est beaucoup moins importante”, se désole-t-il.
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