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Au Cameroun, la conférence des anglophones reportée faute d'autorisation

Au Cameroun, la conférence des anglophones reportée faute d'autorisation

Cameroun

Bis repetita. Pour la seconde fois consécutive, la conférence des anglophones initialement prévue les 21 et 22 novembre à Buéa, capitale régionale du sud-ouest anglophone, ne pourra se tenir. Les organisateurs de la rencontre n’ont pas pu obtenir l’autorisation de l’administration.

À moins de 24h de la tenue avortée de cette conférence, les organisateurs avaient convié mardi la presse à Douala pour informer l’opinion publique du report de l‘événement. “Nous attendions une autorisation écrite de l’administration, mais ça n’a pas été fait. Nous avons décidé de laisser plus de temps au gouvernement pour qu’il se décide”, a déclaré Dr Élie Smith, le porte-parole de l’organisation de la conférence générale des anglophones.

En trois mois, c’est la deuxième fois que cette rencontre est reportée. La première remontant aux 29 et 30 août. Les organisateurs avaient alors évoqué des besoins de préparation.

Quelque temps après le début fin 2016 du conflit dans les deux régions anglophones du Cameroun – le Nord-Ouest et le Sud-Ouest – les leaders religieux de la zone ont entrepris de mener un dialogue afin de débattre des solutions de résolution de la crise qui a déjà fait 700 morts selon Amnesty International.

Un statu-quo réside en effet dans cette crise entre le gouvernement camerounais et les militants sécessionnistes qui réclament un Etat indépendant pour les régions anglophones. En dépit de l’aggravation des violences, aucune ébauche de dialogue ne semble voir le jour entre les protagonistes. Yaoundé considérant les sécessionnistes comme des “terroristes”.

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Confédération de leaders chrétiens et musulmans issus des régions anglophones, les organisateurs de la Conférence des anglophones ont pourtant à l’idée de jouer les facilitateurs entre les sécessionnistes et le gouvernement camerounais. “…Quelles sont les causes de la situation au Cameroun anglophone ? Quelles sont les solutions possibles à ces problèmes ?”, des questions auxquelles devrait répondre la conférence. Il était également question de désigner les personnalités qui représenteront les régions anglophones en cas d’un dialogue national.

Mais pour l’heure, les arènes du pouvoir de Yaoundé ne semblent pas emballées par l’idée. En juillet dernier, à l’annonce de la tenue de la Conférence, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) avait dénoncé un agenda politique caché qui s’inscrivait dans le cadre de la présidentielle du 7 octobre.

“Si les objectifs déclarés de cette conférence sont louables et souhaités de tous les Camerounais, la manœuvre politique et l’agenda caché qui en découlent sont cousus d’un fil rouge”, avait tancé Jean Simon Ongola, un député de la RDPC.

Pour l’heure, l’avenir de cette conférence reste incertain.

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