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Élections en RDC : vers un basculement des forces ?

Élections en RDC : vers un basculement des forces ?

République démocratique du Congo

Le si long épisode des prochaines élections en République démocratique du Congo vient de connaître un nouveau rebondissement avec les divisions au sein de l’opposition. À plus d’un mois de ces échéances, de nouvelles cartes s’ajoutent au puzzle politique congolais, de quoi jeter l’incertitude sur les véritables favoris de la présidentielle.

Les jeux sont loin d‘être faits en République démocratique du Congo qui se prépare à ses élections prévues le 23 décembre. À une semaine du début de la campagne électorale, l’opposition se cherche une voie. En effet, le pays vit ces dernières heures au rythme de ses soubresauts.

L’opposition avait pourtant fait espérer à ses partisans la formation inédite d’une coalition afin de renverser par les urnes le parti au pouvoir lors des élections. Mais l’espoir ne fut que de courte durée. Un accord sur un candidat unique signé sous les auspices de la fondation Kofi-Annan a finalement été rejeté par deux principaux opposants : Félix Tshisekedi de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, principal parti d’opposition) et Vital Kamerhe de l’Union pour la nation congolaise (UNC).

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Depuis mardi, les déclarations bravaches que se lancent les opposants, jadis assis à la même table, ne font qu’en rajouter aux tensions. Mardi, Martin Fayulu – désigné à la surprise générale candidat unique de l’opposition – a invité MM. Tshisekedi et Kamerhe “à dépasser les considérations partisanes et à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation”.

“Cher frère Martin, je te demande de dire à l’opinion les termes de l’engagement que tu as pris devant moi, les yeux dans les yeux, une heure avant la réunion. Ainsi nous pourrons parler d’intérêt de la Nation”, lui a rétorqué mercredi sur Twitter M. Tshisekedi. “Nous avons été grugés, j’ai le sentiment d’avoir été trahi”, a-t-il ajouté dans un entretien au site Actualité.cd.

Cher frère Martin, au Nom du DIEU que ns prions toi et moi au Centre Missionnaire Philadelphie, je te demande de dire à l'opinion les termes de l'engagement que tu as pris devant moi, les yeux dans les yeux, 1h avant la réunion. Ainsi ns pourrons parler d'intérêt de la nation. https://t.co/8CRjhQZUFv

— Félix A. Tshisekedi (@fatshi13) 14 novembre 2018

Ces divisions, il faut le dire, tombent au plus mal pour l’opposition congolaise. Engagée depuis 2015 pour la tenue effective des élections, elle a finalement obtenu, après deux reports et avec l’aide cruciale de la société civile, la date du 23 décembre pour l’organisation des scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux. Mieux, un sondage publié fin octobre donnait pour favoris à la présidentielle les candidats Tshisekedi et Kamerhe, devant le candidat de la Majorité, Emmanuel Ramazani.

Mais la donne pourrait bien avoir changé. De nombreux Congolais n’ont pas caché leur désenchantement face à l’accord mort-né de l’opposition. “Nous ne devrions pas y retourner maintenant, sinon nous perdrions ces élections. Les désaccords entre l’opposition ouvrent la voie à la victoire du FCC (Front commun du Congo, la plate-forme de Joseph Kabila)”, a suggéré Mutshabu Sylvin, un résident de Kinshasa, la capitale de la RDC.

“Nous devons reconnaître que ces personnes (l’opposition) sont instables, elles disent une chose le matin et une autre l’après-midi”, a déploré Patrice Futi, un autre Kinois.

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Le même esprit préside également à la conception que la société civile se fait désormais de l’opposition ; une opposition qui ne respecte pas ses promesses. Le mouvement citoyen anti-Kabila Lutte pour le changement (Lucha) a notamment déclaré : “Nous n’avons d’autres choix que de réinventer par nous-même (…) le changement que nous voulons (…). Assez ! Notre Congo mérite mieux”.

Aujourd’hui, c’est surtout la crédibilité des opposants à Joseph Kabila qui est remise en cause, surtout après la publication de l’engagement des signataires de l’accord de Genève où chacun d’eux promettait de “mettre fin” à sa carrière politique en cas de non-respect de l’accord.

Pendant que cet imbroglio politique prend ses racines à Kinshasa, la machine de la majorité est en marche. Le candidat Emmanuel Shadary Ramazani a déjà mis en place son équipe de campagne composée de 500 membres dont plusieurs membres du gouvernement. “Je me demande s’ils auront le temps de se préparer conséquemment face à notre candidat qui dispose d’une équipe qui travaille depuis plusieurs mois”, s‘était d’ailleurs interrogé Me Tunda ya Kasende, secrétaire général adjoint du parti présidentiel PPRD (parti du peuple pour la reconstruction et le développement).

Félix Tshisekedi, lui, se trouve toujours en Europe. Il promet un retour en RDC en fin de semaine, et de relever le défi de la mobilisation. “Le parti organise un accueil et on aura l’occasion de voir si j’aurais l’opprobre national ou pas”, a-t-il lancé à Martin Fayulu.

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