Tunisie
Dans ce cimetière dans le sud de la Tunisie, Nadia est venue se recueillir sur la sépulture de sa mère.
Dans ce quartier de l‘île de Djerba, les habitants noirs et ceux à la peau plus claire ne sont pas enterrés au même endroit. La mère de Nadia a été mise en terre dans un bout de terrain appelé le cimetière des esclaves. À deux pas se trouvent deux autres cimetières destinés aux “ahrar” ou “hommes libres”, plus clairs de peau.
“Cette situation existe depuis toujours, nous nous y sommes habitués. Les sépultures des esclaves et celles des libres sont séparées. Chacun a son coin”, explique Nadia Borji, habitante de Cedriane.
Les Tunisiens noirs, dont certains sont descendants d’esclaves, constituent une minorité très peu visible dans la vie publique. Mais ils aspirent à présent à plus d‘égalité.
Le 9 octobre, le Parlement tunisien a adopté une loi jugée historique criminalisant les propos racistes, l’incitation à la haine et les discriminations. Ces actes sont désormais passibles de trois ans de prison et de 5.000 euros d’amende.
“Cette loi va pouvoir nous libérer quelque part de cette forme de ghetto, de séparation. Aujourd’hui quand on va demander à réparer tout ça nous savons quand même où aller”, se réjouit Saadia Mosbah, présidente de l’association M’nemty.
Contrairement aux grandes villes comme Tunis, les habitants de Djerba enterrent leurs morts sans autorisation municipale. Cela permet de répartir les lieux de sépulture selon le niveau social ou même la couleur de peau.
Pour les activistes, la nouvelle loi contre les discriminations représente déjà une reconnaissance par l’Etat tunisien de l’existence du problème.
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