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Cameroun - crise anglophone : au moins 15 morts dans de nouveaux combats

Cameroun

Plusieurs personnes ont péri dans des affrontements qui ont récemment opposé les forces armées camerounaises aux séparatistes anglophones, rapportent les deux camps qui, toutefois, ne s’accordent pas sur le bilan.

De nouveaux combats ont opposé le 10 novembre dernier les forces armées camerounaises aux séparatistes anglophones. Les affrontements se sont déroulés près de la commune de Nkambe et dans la localité de Ndu, au nord-ouest anglophone.

Pour l’armée, les sécessionnistes ont perdu plusieurs éléments. « Vingt-trois séparatistes ont été tués dans des affrontements avec les troupes gouvernementales depuis le 10 novembre près de la ville de Nkambe, dans la région du nord-ouest du Cameroun, tandis que six autres ont été tués à Ndu », a déclaré le colonel Didier Badjeck , porte-parole de l’armée.

Confirmant ces combats, les sécessionnistes mettent toutefois en cause le récit de l’armée. D’après les Forces de défense ambazonniennes (ADF), il s‘était agi d’une embuscade tendue à un véhicule de l’armée à Nkombe. « Deux de nos combattants ont été tués et nous en avons tué treize », a déclaré Ivo Tapang, porte-parole des ADF.

La difficulté à obtenir des informations émanant de sources indépendantes continue d’alimenter une bataille communicationnelle sans merci entre Yaoundé et les sécessionnistes.

La crise anglophone est née en novembre 2016, lorsque des Camerounais des zones occidentales d’expression anglophone ont commencé à décrier par exemple le déficit infrastructurel et la sous-représentativité dans les institutions.

Les dialogues initiés par Yaoundé, les arrestations de leaders de la sécession, les actions militaires ni le plan humanitaire d’urgence lancé par le gouvernement en juin dernier, ne suffisent jusqu’ici à faire baisser la tension.

Biya réélu

Et deux ans après son déclenchement, la crise anglophone a déjà fait plus de 175 morts au sein de la force publique et tué plus de 400 civils, d’après des ONG. Par ailleurs, selon l’ONU, près de 160 000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences.

L’agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) estime pour sa part à près de 75 000 Camerounais ayant trouvé refuge au Nigeria.

Et c’est dans ce contexte de quasi-partition du pays combinée à des contestations électorales et à la terreur causée par Boko Haram au nord, qu’a été réélu pour sept ans, Paul Biya, âgé de 85 ans, au pouvoir depuis 1982.

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