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Au Zimbabwe, les autorités appellent à l'aide face à la détérioration de l'économie

Au Zimbabwe, les autorités appellent à l'aide face à la détérioration de l'économie

Zimbabwe

Aucune perspective rassurante pour l‘économie zimbabwéenne. La pénurie de devises étrangères persiste. De même que la pénurie des produits de première nécessité tels que les médicaments ou encore l’essence. Face à ce sombre tableau, Harare sollicite l’aide des bailleurs de fonds internationaux au risque de voir l‘économie du pays s’effondrer radicalement.

Les autorités zimbabwéennes ne passent pas par quatre chemins. Sans une aide internationale, l‘économie du pays aura du mal à se relever de la crise qu’elle subit actuellement. Dans les rues de la capitale, en effet, les populations font le pied de grue dans l’espoir d’obtenir en produits de première nécessité. Faute d’approvisionnement, stations-services, supermarchés, pharmacies ont dû rationné leurs ventes, favorisant une flambée exponentielle des prix.

Certains Zimbabwéens ont même été obligés de se rendre en Zambie ou en Afrique du Sud voisine pour se procurer des médicaments. La cause immédiate de cette dégringolade de l‘économie – qui rappelle l’hyperinflation de 2008 – est attribuée à l’introduction d’une nouvelle taxe de 2 % destinée à tirer profit du secteur informel, en pleine expansion ces dernières années.

Mais pour les autorités du pays, la crise trouve son origine dans le règne de l’ancien président Robert Mugabe, a suggéré le vice-ministre de l’Information, Energy Mutodi. “C’est une économie qui découle de l’héritage de… Mugabe. Nous sommes maintenant dans une nouvelle dynamique… il faut donc résoudre un certain nombre de problèmes économiques”, a-t-il confié au site anglais The Guardian.

En juillet dernier, le Zimbabwe a tenu ses premières élections depuis l‘éviction aux forceps de Robert Mugabe en novembre 2017. La présidentielle a été remportée par l’ancien homme de confiance de Mugabe, Emmerson Mnangagwa. Avec sa doctrine d’un Zimbabwe ouvert aux affaires, le nouvel homme fort du pays pensait tirer profit de la bonne aura des élections pour faire revenir les investisseurs et obtenir une aide internationale, censée éponger la dette du pays estimée à 18 milliards de dollars.

Si ces élections n’ont pas provoqué de violence systématique comme durant le règne de Mugabe, des irrégularités présumées lors du dépouillement et une répression violente à la suite du vote ont abouti à un soutien mitigé des grandes puissances internationales pour Mnangagwa et le Zanu-PF. Et cela se ressent sur les caisses de l’Etat qui peinent à se renflouer.

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“Le Zimbabwe a vraiment besoin d’accéder à un financement multilatéral pour sa dette et si cela ne se produit pas, nous serons en crise”, a déclaré Mutodi. “Comme partout, les élections ne peuvent être libres et équitables aux yeux de tout le monde. Nous devons maintenant tenir nos promesses électorales et le gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour le faire.”

Ces derniers jours, le gouvernement a dès lors appelé les Zimbabwéens à accepter des “douleurs nécessaires” en attendant l’arrivée de l’aide des partenaires et bailleurs internationaux.

Mais pour l’opposition, il s’agit d’un débat stérile, l’origine du problème étant ailleurs. “On ne peut pas réformer sans des réformateurs”, a déclaré Biti, ancien ministre des Finances et membre influent du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). “Nous avons besoin d’un changement de paradigme d’une politique prédatrice à une politique inclusive. Vous pouvez donner à ce pays des milliards de dollars mais vous n’avez rien résolu. Tout ce que vous aurez fait est de renforcer le régime”, a-t-il confié au Guardian.

A Harare, l’heure est désormais à la prudence, notamment du côté du pouvoir qui craint toute manifestation de protestation. Une répression violente de la police pourrait en effet sacrifier tous les espoirs de redorer l’image du pays au sujet des droits de l’homme, retardant le retour des bailleurs de fonds.

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