Cameroun
Le Conseil constitutionnel camerounais a rejeté jeudi soir la requête introduite par l’opposant Maurice Kamto pour exiger l’annulation partielle de la présidentielle du 7 octobre.
La requête a été jugée “non justifiée” par tous les membres du Conseil constitutionnel “à l’unanimité”, selon son président Clément Atangana.
Cet organe officiel est chargé d‘étudier les contentieux post-électoraux avant de proclamer les résultats de la présidentielle du 7 octobre.
M. Kamto, qui revendique la victoire à la présidentielle, avait saisi l’institution pour demander l’annulation du scrutin dans plusieurs localités de sept régions du pays.
Durant deux jours de débats, ses avocats ont entre autres dénoncé l’irrégularité de 32 procès-verbaux, qui représentent plus de 1,3 millions de votes sur un total de 6,6 millions d’inscrits.
Les avocats exigeaient que le Conseil tranche; mais dans sa décision, l’institution n’en a pas fait état.
“Le plus simple c’est qu’on sorte tous les 32 procès-verbaux. L‘élection se joue là. Pourquoi ils ont peur de les sortir”, avait déclaré mercredi soir Me Emmanuel Simh, un des avocats de M. Kamto.
“Les débats sont clos”, lui avait alors rétorqué Clément Atangana, en cloturant la séance dans la cacophonie.
Accusations de fraudes
Durant les échanges, longs et parfois houleux, les seize avocats de M. Kamto avaient soutenu que l‘élection avait été émaillée de “fraudes massives et systématiques”.
Ces allégations ont été réfutées par des représentants légaux du parti au pouvoir, par des membres d’Elections Cameroon (Elecam, l’organe chargé d’organiser les élections), par des représentants du ministère de l’Intérieur et par un membre du Conseil constitutionnel.
Une autre requête introduite mardi par M. Kamto avait été rejetée le même jour.
L’opposant demandait la récusation de six membres du Conseil constitutionnel, les accusant d‘être membres ou proches du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir).
Sur 18 recours en annulation partielle ou totale de la présidentielle, le Conseil en a déjà rejeté 17.
L’examen du dernier recours introduit par l’opposant Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF), était en cours d’examen jeudi soir.
Le Conseil constitutionnel a commencé à examiner mardi les plaintes post-électorales déposées par plusieurs candidats.
L’organe officiel a jusqu‘à lundi pour publier les résultats des élections présidentielles.
AFP
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