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RDC : fin de fabrication des machines à voter, l'opposition presque devant un fait accompli

République démocratique du Congo

Tous les exemplaires de machines à voter sont déjà prêts, selon le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Corneille Nangaa annonce la fin de la fabrication de ces outils numériques qui devraient être utilisés lors des élections générales du 23 décembre prochain. Alors que l’opposition n’en veut toujours pas.

Utilisera-t-on les machines à voter lors des élections générales (surtout présidentielle) du 23 décembre prochain en RDC ? En tout cas, le régime de Joseph Kabila y tient comme à la prunelle de ses yeux.

« Nous avons déjà réceptionné 12 415 et 23 000 sont attendues le week-end, suivi de 8 000 autres la semaine suivante. À Mombasa, au Kenya, le premier lot est attendu autour du 22 prochain. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a plus aucune machine en Corée du Sud. Toute la production a pris fin. Le transport a commencé et les arrivages sont bien programmés », a « rassuré » Corneille Nangaa, ce mercredi 17 octobre lors du lancement de la formation à l’utilitisation de ces outils numériques.

Le président de la CENI indique par ailleurs que près de 20 containers de machines à voter sont déjà arrivés en RDC. Ce qui devrait faire un total de 107 000 exemplaires.

Fabriquée par une firme sud-coréenne, la machine à voter est un écran tactile que la CENI entend utiliser le 23 décembre pour permettre aux électeurs de choisir les candidats et d’imprimer ensuite les bulletins de vote du candidat sélectionné.

« Une innovation destinée à moderniser le processus électoral », selon un jeune sympathisant du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti au pouvoir) de la commune de Gombé à Kinshasa.

« Nous refusons la machine à voter »

Inutile de rappeler que l’opposition de RDC redoute cette machine. De Vital Kamerhé à Félix Tshisekedi, en passant par Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, le dispositif électronique est considéré comme un instrument de fraudes au profit du candidat du pouvoir.

Pas seulement les acteurs politiques de l’opposition. Y compris des membres du clergé congolais. Sans oublier des artistes de renommée internationale comme Koffi Olomidé qui s’est récemment attiré les foudres d’un éditorailiste de la Radio et télévision nationales du Congo (RTNC), chaîne de service public qui venait de pondre un réquisitoire quasiment moralisateur contre l’artiste-musicien parce que le « Roi de la Rumba congolaise » avait appelé à l’abandon de la machine à voter.

Le débat s’est invité aussi dans la rue. Dans toute la RDC, tout le monde ou presque en parle en tout chemin, en tout lieu et à n’importe quelle circonstance. Comme lors du match contre le Zimbabwe comptant pour les éliminatoires de la CAN 2019. Alors que les Léopards de RDC étaient menés (1 – 2 ) au stade des martyrs de Kinshasa et que le match touchait à sa fin, le public kinois ne s’est pas empêché de parler de la machine à voter. « To boyi machine à voter » (nous refusons la machine à voter, en lingala), chantaient des supporters qui parlaient même « machine à voler ».

Toutefois, quoi qu’on dise, rien ne semble dissuader Kinshasa quant à l’utilisation de la machine à voter. Et étant donné que les manifestations contre l’utilisation de cet outil sont souvent interdites, et même réprimées (parfois très violemment), l’opposition est presque devant un fait accompli.

À moins qu’elle veuille réviser sa stratégie pour contraindre la CENI et les autres institutions en charge de l’organisation des élections en RDC de réviser leurs copies.

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