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Kinshasa : le chanteur Baloji de retour sur la terre de ses ancêtres

Kinshasa : le chanteur Baloji de retour sur la terre de ses ancêtres

République démocratique du Congo

C’est à Kinshasa en République démocratique du Congo que le chanteur belge d’origine congolaise Bajoli a choisi de se ressourcer. C’est dans son pays natal que le chanteur a d’ailleurs choisi de tourner son dernier clip…

Entre concert et tournage de clip, Bajoli n’aura presque pas une minute à lui. Pourtant revenir dans son pays natal lui redonne un souffle nouveau ; d’autant que son univers musical a été pendant longtemps hanté par ses sources.

Pourtant, ce n’est pas la première fois pour le chanteur de visiter le Congo.

“Je viens souvent au Congo”, explique le natif de Lubumbashi, au Katanga, à deux heures d’avion de Kin. “Revenir” conviendrait mieux. À trois ans, Baloji (“sorcier” en swahili) est balloté sur les routes de l’exil en Belgique.

C’est au milieu de souffrances qu’il s’exile en Belgique dès son jeune âge (trois ans).

Autodidacte, Bajoli qui avoue avoir détesté la Rumba (rythme musical congolais), a aujourd’hui renoué avec ses racines : Rochereau, un des pères du genre, et père du rappeur français Youssoupha est une de ses références.

“Pour moi, la musique congolaise avait quelque chose d’assez insupportable. La musique qu’on est obligé d‘écouter parce que t’as pas le choix, à des mariages, des fêtes, je m’en suis très fort éloigné, j’y suis revenu en fait en samplant pour mon premier album un titre de Manu Dibango.” Avoue-t-il.

Conquérir le public congolais

“Ma musique est trop noire pour les Blancs, trop blanche pour les Noires”, soupire sur scène l’artiste dans son titre-phare “Bipolaire” où il règle des comptes avec “Papa” Vincent Bolloré, son ancien patron chez Universal Music (“un alter-nombriliste”).

Il a du chemin à faire et surtout à faire ses preuves devant la jeunesse kinoise. Le lendemain, a lieu le tournage de son dernier clip dans les rues de Kinshasa.

“C’est une chanson qui aborde un peu mon expérience avec le major Universal et un label appartenant directement au groupe Bolloré, et la façon de procéder qu’avaient les gens qui tenaient cette structure en fait qui s’apparente à du néo-colonialisme et une façon qui est assez tropicalisante de la musique africaine.” Achève l’artiste.

En lançant une chanson sur la crise Gbagbo-Ouattara en Côte d’Ivoire en 2010, Baloji ose : “Cette chanson ne sera jamais datée, car dans beaucoup de pays africains, il n’y a pas de présidence, il y a des présidents, des hommes d’affaires. Et quand on est un homme d’affaires, on ne quitte jamais son business”.
Il n’en dira pas plus sur la situation explosive en République démocratique du Congo. Son dernier album se referme sur un poignant “Tanganyika”, région du sud-est victime d’un conflit parfaitement oublié entre Pygmées et Bantous. Invité d’honneur : le contre-ténor congolais Serge Kakudji, dont l’intensité des vocalises relève le flow parfois monotone.

L’artiste doit ensuite reprendre l’avion pour un concert à Dijon, avant d’autres dates en France, Belgique et Grande-Bretagne…

Jusqu’au prochain retour vers l’“Hôtel Impala” ou “137 avenue Kaniama”, les adresses des fantômes de son enfance.

AFP

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