Côte d'Ivoire
Les avocats de Laurent Gbagbo devaient demander lundi son acquittement pour crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale (CPI), sous les yeux de centaines de personnes venus soutenir l’ancien président de la Côte d’Ivoire.
“Nous demandons la libération de notre président. Ce n’est pas juste un soutien, c’est un refus de l’injustice”, a déclaré Jules Okou, Ivoirien de 58 ans qui habite à Paris.
M. Okou se trouvait devant la Cour basée à La Haye qui doit décider si l’accusation a présenté des preuves suffisantes pour prouver la culpabilité de Laurent Gbagbo, à mi-chemin dans le procès de l’ancien président ivoirien.
M. Gbagbo est jugé pour des crimes contre l’humanité présumés commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait des milliers de morts en Côte d’Ivoire. Il est le premier ancien chef d’Etat à avoir été remis à la CPI, qui siège à La Haye.
Un important dispositif avait été déployé lundi pour le transfert de M. Gbagbo depuis le centre de détention vers la CPI, sous les yeux de centaines de partisans regroupés afin de manifester leur soutien, vêtus de t-shirt à l’effigie de l’ancien président.
“Libérez Gbagbo!”
Drapeaux ivoiriens sur les épaules, ils scandaient: “Libérez Gbagbo!”, sous l’oeil de douzaines de policiers. Des personnes venues de Côte d’Ivoire mais également des quatre coins de l’Europe étaient là pour soutenir “leur président”, en détention depuis sept ans.
Après plus de deux ans de procès, la défense estime que les éléments de l’accusation sont “insuffisants” pour prouver les charges “au-delà de tout doute raisonnable”. Les avocats de Laurent Gbagbo demandent sa “libération immédiate” ainsi qu’un “non-lieu total” et un “jugement d’acquittement pour toutes les charges et pour tous les modes de responsabilité”.
Les demandes sont similaires dans le camp de la défense de Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à l’ancien président. M. Blé Goudé aurait été à la tête d’hommes ayant tué et violé des centaines de personnes dans le but de maintenir Laurent Gbagbo à la tête du pays.
Les deux hommes, dont les affaires ont été jointes en 2015 devant la CPI, sont accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains. Tous deux ont plaidé non coupable.
Laurent Gbagbo “n’a rien fait” de mal, “il a simplement défendu sa patrie”, a poursuivi auprès de l’AFP Jules Okou. “Nous voulons qu’il rentre avec nous. Cela fait huit ans que nous le soutenons. Nous sommes là pour qu’il sache qu’il n’est pas seul”, a-t-il ajouté avec véhémence.
Les violences en Côte d’Ivoire ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois, entre décembre 2010 et avril 2011, durant une crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle.
L’ancien président ivoirien s’est accroché au pouvoir “par tous les moyens” et a fomenté une campagne de violences pour tenter de le conserver, a martelé l’accusation depuis le début du procès, en janvier 2016.
Les audiences devant la CPI sur la demande d’acquittement se tiendront jusqu‘à vendredi.
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