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Crise anglophone : un gendarme décapité, Amnesty appelle Yaoundé à rétablir la paix

Cameroun

Deux vidéos montrant des séparatistes anglophones ayant décapité un gendarme camerounais ont été authentifiées par l’ONG Amnesty international, qui a dénoncé mardi dans un communiqué l’escalade de la violence en zone anglophone du Cameroun.

Selon les experts médico-légaux d’Amnesty, le gendarme avait des contusions à la tête, posées sur un tissu blanc imbibé de sang avec ce qui pourrait être ses organes génitaux à proximité, détaille l’ONG de défense des droits de l’homme qui dit avoir authentifié deux vidéos reçues à la fin de la semaine dernière.

Dans une première vidéo, une personne s’identifie comme membre du groupe des séparatistes armés “Ambazonia Liberation Forces” avant que la même vidéo ne montre la tête décapitée du gendarme, indique Amnesty.

Dans la deuxième vidéo, qui serait la suite de la première, on peut entendre une voix affirmant que les séparatistes avaient pris le fusil du gendarme.

L’ONG dit ne pas être encore en mesure de confirmer l’endroit exact où les vidéos ont été tournées, mais estime qu’il s’agirait de la région de Belo (Nord-Ouest), gravement touchée par la crise qui secoue les deux régions anglophones depuis 2016.

Elle s’inquiète toutefois de la tournure que prend cette crise, à quelques jours de la présidentielle camerounaise. “La situation dans les régions anglophones du Cameroun devient de plus en plus désespérée, personne n’est épargné par la violence, qui devient incontrôlable”, a déclaré Samira Daoud, directrice régionale adjointe de l’ONG en Afrique de l’Ouest et centrale.

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Cette dernière a appelé le gouvernement à agir immédiatement pour rétablir la paix. “Avec les élections à venir, nous avons des raisons de craindre une nouvelle recrudescence de la violence. Nous pourrions bien assister à une augmentation du nombre d’incidents liés à la sécurité et à une activité accrue des séparatistes armés menaçant de perturber à tout prix le processus électoral dans les régions anglophones”.

En deux ans, plus de 160 membres des forces de sécurité ont été exécutés par des séparatistes armés, a dénombré Amnesty, qui ajoute que ce nombre est largement sous-évalué. Le nombre de séparatistes tués reste inconnu.

Depuis début 2018, environ 400 civils ont été tués par les forces de sécurité ou par les séparatistes armés selon l’ONG qui a dénombré plus de 260 “incidents sécuritaires” (affrontements, enlèvements, homicides, destructions de maisons).

La rentrée scolaire a été marquée par une augmentation des exactions comme l’enlèvement à Bafut (Nord-Ouest) le 3 septembre par des hommes armés de sept élèves et d’un chef d‘établissement. Les otages ont été relâchés mais le directeur a été torturé et grièvement blessé en captivité.

Amnesty, qui dénonce une escalade des violences, appelle les autorités camerounaises à enquêter de façon “urgente” et “indépendante” sur les crimes commis par les forces de l’ordre ou par les séparatistes en zone anglophone.

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