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Trait d'histoire : l'éclatement du RDA après les indépendances (3/3)

Trait d'histoire : l'éclatement du RDA après les indépendances (3/3)

Afrique

Les indépendances acquises, des leaders africains fondateurs du Rassemblement démocratique africain (RDA) accèdent au pouvoir suprême. Mais le RDA ne survivra pas à des divisions internes dont les prémices étaient prévisibles avant même les indépendances.

Du 25 au 30 septembre 1957 à Bamako dans l’ex Soudan français (actuel Mali) se tient le troisième congrès du Rassemblement démocratique africain (RDA), fédération de partis politiques fondés par des leaders africains de l’ouest et du centre mise en place en 1946 dans la même ville.

Mais, il y a un problème….. « La question fondamentale dans l’opinion africaine était celle de savoir si, après la loi-cadre, les territoires se regrouperaient dans un cadre commun qui était celui de l’AOF ou de l’AEF ou s’ils resteraient isolés et liés chacun à la France, selon la loi Defferre », révélait en 2010 à RFI, l’historien malien, feu Sékéné Mody Cissoko (1932-2012).

Et la tension monte déjà entre la section ivoirienne conduite par Félix Houphouët-Boigny et les autres sections qui tiennent à l’indépendance à tout prix. Entré au gouvernement français dans le cadre de la loi-cadre de Gaston Defferre de 1956, l’Ivoirien émet la proposition « d’une émancipation négociée territoire par territoire ».

Lors d’une réunion à Cotonou en juillet 1958, le Parti du regroupement africain (PRA), une autre fédération à vocation panafricaniste se démarque clairement du RDA en optant pour l’indépendance « immédiate », même si Senghor émet des réserves.

Un autre congrès du RDA tenu en décembre 1958, débouche sur la naissance de la Fédération du Mali regroupant le Sénégal, du Soudan français, du Dahomey et la Haute-Volta (actuel Burkina). Une fédération qui, selon des observateurs, reste dépendante de la métropole.

Le RDA vidé de ses membres

Combinées aux luttes pour le leadership, ces tensions vont survivre aux indépendances. Alors que certains dirigeants dont Félix Houphouët-Boigny, Léopold Sédar Senghor ou l’Abbé Fulbert Youlou continuent de se montrer attachés à la France, malgré l’indépendance, d’autres comme Ahmed Sekou Touré s’engagent dans une totale lutte « anti impérialiste », s’appuyant sur l’idéologie communiste des pays dits du Pacte de Varsovie.

Au Congo, par exemple, Youyou est balayé en août 1963 par une révolution socialiste intervenue quelques temps après la visite de Sekou Touré à Brazzaville. Du coup, l’UDDIA-RDA disparaît et son leader s’exile en Espagne où il mourra le 5 mai 1972.

Et de fil en aiguille, le RDA va perdre tous ses membres au point qu’au finish, seul le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA). Parti grâce auquel Félix Houphouët-Boigny aura régné sans partage sur la Côte d’Ivoire de 1960 à sa mort en 1993. Et durant son règne, il restera le principal interlocuteur de la France en Afrique.

De quoi déduire que le RDA n’a pas accompli sa tâche jusqu’au bout. La tâche de fédérer une élite africaine qui peine jusqu’ici à parler un même langage face aux défis de l’heure : la démocratie et le développement.

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