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Crise politique au Togo : un an après le début des manifestations, où on est-on ?

Crise politique au Togo : un an après le début des manifestations, où on est-on ?

Togo

Un an après le début de la vague de protestations au Togo, l’opposition est au carrefour de son combat politique : le dialogue engagé avec le pouvoir n’a pas eu l’impact attendu. Les manifestations qui demeuraient sa seule arme sont étouffées par la police. Regard rétrospectif sur cette crise.

Samedi 19 août 2017. Journée noire au Togo. Le pays s’est réveillé au son du mécontentement de l’opposition et de ses partisans qui ont organisé dans plusieurs villes des manifestations simultanées. Objectif visé, exiger le départ de Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 et successeur de son père Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le pays pendant 38 ans.

L’opposition qui a uni ses forces au sein d’une coalition de quatorze partis réclament en outre la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, qui doit être rétroactive, ce qui empêcherait le chef de l’Etat de se représenter en 2020 pour un quatrième mandat.

Pour faire plier le régime, l’opposition a mobilisé chaque semaine des milliers de partisans dans les rues du Togo. Non sans susciter une riposte musclée des forces de sécurité. Des dizaines de personnes sont tuées, des dizaines d’autres blessées. Mais Lomé n’a pas cédé pas.

L’option du dialogue

Un an plus tard, les clameurs se sont tues, du moins aux quatre coins du pays. Mi-février, après plusieurs échecs, le bloc de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a finalement réussi à faire asseoir sur une même table les protagonistes de la crise, à l’initiative du régime togolais. Corollaire de ces pourparlers, l’interdiction jusqu‘à fin juillet des manifestations de l’opposition, dans l’attente des conclusions de la Cédéao.

Fin juillet, le Cédéao a livré sa feuille de route dans laquelle il recommande l’amélioration du cadre électoral. Les dirigeants ouest-africains ont notamment plaidé pour la tenue d‘élections législatives d’ici à la fin de l’année au Togo. “La conférence des chefs d’Etat exhorte le gouvernement à procéder à la révision intégrale du fichier électoral en vue de l’organisation, le 20 décembre 2018 des élections législatives”, pouvait-on lire dans le communiqué final du Sommet.

“La Conférence félicite l’opposition pour son esprit d’ouverture et son sens de la responsabilité et d’avoir souscrit au dialogue”, soulignent les chefs d’Etats africains, qui ont toutefois concédé deux points à l’opposition : le vote de la diaspora et le scrutin à deux tours pour la présidentielle prévue, elle, en 2020.

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L’opposition, elle, ne veut pourtant pas entendre parler d‘élections, car elle les redoute “frauduleuses”. Elle a du reste dénoncé “plusieurs insuffisances majeures, notamment l’absence de l’évocation d’un gouvernement de transition chargé de conduire les réformes institutionnelles et électorales et de la question sécuritaire”.

“La coalition déplore surtout que les chefs d’Etat de la CEDEAO n’aient pas jugé opportun d’examiner le cœur du problème togolais, qui est l’obstination du chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, à se porter candidat pour un quatrième mandat en 2020. Alors que la règle au sein de la CEDEAO (…) est de deux mandats”, souligne le communiqué.

Malgré ces points de désaccord, l’opposition togolaise espère croire en la bonne volonté de la Cédéao à œuvrer pour l’application des réformes. “Il faut qu’on puisse voir l’exécution véritable du processus pour les réformes. Et si cela n’est pas mis en jeu, c’est la Cédéao qui perd sa crédibilité, et c’est tout le peuple togolais qui perd confiance en l’institution”, a prévenu David Dosseh, membre de la coalition.

En attendant, la crise a laissé une économie en détresse qui attend une paix effective afin de convaincre à nouveau les investisseurs. Sur le plan humanitaire, des centaines de Togolais se sont réfugiés dans le pays voisin, au Ghana, en espérant la fin de la crise qui semble imminente.

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