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Zimbabwe : les opposants arrêtés restent en prison

Zimbabwe : les opposants arrêtés restent en prison

Zimbabwe

La justice zimbabwéenne n’a pas tranché samedi le cas de la vingtaine d’opposants emprisonnés depuis jeudi, après la victoire contestée du président sortant Emmerson Mnangagwa, qui a appelé à l’apaisement dans l’espoir de tourner la page de l‘ère Mugabe.

Après un vote dans le calme, la situation a dégénéré mercredi au cours d’affrontement de l’opposition et les forces de police qui a fait au moins six morts.
Le lendemain, la police a perquisitionné les locaux du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition), arrêtant une vingtaine de personnes, inculpées de violences sur la voie publique.

Samedi, 24 personnes dont huit femmes ont comparu devant le tribunal de Harare, qui a renvoyé l’audience à lundi pour décider de leur éventuelle mise en liberté provisoire.

“Ils savent qu’ils sont innocents mais ils veulent juste les punir et nous faire peur”, a réagi Gideon Pate, un militant du MDC.

La situation était calme samedi à Harare, mais restait tendue, notamment en banlieue. À Chitungwiza (banlieue sud), “des gens ont été battus par des soldats hier (vendredi) soir”, a affirmé Christine, une commerçante. “Ils n’avaient rien fait. Les soldats sont encore là, on a peur de sortir”.

Mnangagwa joue la carte de l’apaisement

La même nuit, un journaliste de NewsDay a été arrête pendant plusieurs heures par la police, qui l’a empêché de couvrir ses opération à Kuwadzana (banlieue ouest), selon l’institut de défense de la presse Misa.

Plusieurs victimes de la répression ont été enterrées samedi. Les funérailles de Sylvia Maphosa, une femme tuée par balle, ont rassemblé plusieurs centaines de personnes, de même que celles de Ishmail Kumire, un marchand de fruits, lui aussi tué par balle mercredi.

“Il vendait juste ses tomates. C‘était un partisan du parti au pouvoir – et c’est ce même parti qui l’a tué”, a affirmé son frère, Steven Matope.

De son côté, Emmerson Mnangagwa, 75 ans, joue la carte de l’apaisement. L‘élection marque “un nouveau départ” pour “construire un nouveau Zimbabwe pour tous”, a-t-il déclaré vendredi.

Il a promis une enquête indépendante sur les violences et dénoncé certaines méthodes policières. Il a aussi défendu son élection, assurant qu’elle avait été “libre, juste et crédible”.

Sans convaincre Nelson Chamisa, le jeune chef de l’opposition, âgé de 40 ans, qui a de nouveau dénoncé samedi des fraudes. “Nous avons gagné, mais ils ont déclaré le contraire. Vous avez voté et ils ont triché”, a-t-il estimé sur son compte Twitter.

Le MDC a promis de saisir la justice, assurant avoir des “preuves” des fraudes.
Une fois saisie, la justice a 14 jours pour se prononcer. Le vainqueur sera alors investi président dans les 48 heures.

Le plus grand défi…

“Le véritable défi, ce n’est pas la représentation politique, mais la relance de l‘économie. Les gens n’ont pas de travail, ils ont littéralement faim (…). Ce défi ne peut être surmonté que si le vainqueur et le second travaillent ensemble”… À déclaré le président élu.

Les États-Unis ont déploré les violences, mais “encouragé” vendredi “tous les responsables politiques à montrer de la magnanimité dans la victoire et de la courtoisie dans la défaite”.

La Corée du Nord, un des alliés de longe date du régime de Robert Mugabe, a elle félicité samedi le nouveau président espérant “renforcer encore des liens historiques”.

Arrivé à la présidence en novembre après un coup de force de l’armée qui a renversé Robert Mugabe, Mnangagwa a légitimé son pouvoir avec ce double scrutin, confortant même sa position à l’Assemblée : son parti a raflé les deux-tiers des sièges lors des législatives.

L’ex-bras droit de Robert Mugabe, soucieux de se démarquer de l’ancien président autocrate, s‘était engagé à organiser des élections libres. Sous Mugabe, les scrutins étaient marqués par fraudes et violences. En 2008, plus de 200 personnes avaient été tués.

Amnesty International s’est inquiétée de “l’arrestation arbitraire d’au moins 60 personnes”. Elle a appelé le président à “tenir ses promesses”, en “ordonnant aux forces de sécurité de mettre fin à leur campagne brutale de torture, d’intimidation et de suppression de voix dissidentes”.

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