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Migration : quand l'UE bute sur la non-collaboration des pays de transit

Migration : quand l'UE bute sur la non-collaboration des pays de transit

Libye

L’Europe, qui est plus que jamais submergée par la crise migratoire, cherche les voies et moyens de freiner les incessantes arrivées de demandeurs d’asile sur son sol. Et pour ne rien arranger, les pays de l’Union européenne sont profondément divisés sur la politique d’accueil des migrants. Compter sur la franche collaboration des pays de transit (pays de passage des migrants) semble être désormais l’espoir des pays de l’UE. A la clé, stopper, sinon, réduire drastiquement l‘énorme vague migratoire. Ce choix n’est pourtant pas gagné d’avance.

Selon l’OIM (organisation internationale pour les migrants), le nombre de migrants ayant débarqué en Europe par la Méditerranée a été réduit de moitié lors des six premiers mois de cette année. L’Organisation a fait connaître cette information le mardi dernier. Les migrants ont tout de même dépassé la barre de 50.000. Parmi les pays les plus touchés de l’espace européen, l’Espagne, qui a le triste record du plus important nombre de migrants sur son sol, devant l’Italie.

C’est au bout de débats parfois houleux que les pays de l’UE, réunis à Bruxelles (Belgique) dans le cadre du Conseil européen le 28 juin, ont trouvé un accord qui ne tient qu‘à un fil. Un texte en est né et stipule, entre autres, la création de ‘‘plates-formes de débarquement’‘ de migrants en dehors du sol européen.

Le but recherché ici est de (tenter de) mettre fin aux innombrables traversées de migrants dans la zone méditerranéenne. Des pays de transit comme la Libye, le Maroc et la Tunisie sont particulièrement dans le viseur de ce texte.

Mais il y a problème. En effet, les pays cités ne sont pas très chauds à l’idée d’accueillir sur leur sol tous ces candidats à l’Eldorado européen. Des centres de tri sur leur territoire pour y garder des centaines, voire, des milliers de personnes rejetées par l’Europe ? Il n’en est pas question pour le Maroc, qui parle de solution ‘‘faciles’‘, qualifiées aussi de ‘‘mécanismes contre-productifs’‘ par le royaume chérifien. En clair, il est hors de question pour le Maroc de participer à ce programme de l’UE.

Le niet catégorique du Maroc et de la Tunisie

Et pourtant, l’Europe, dépassée par les événements, n’est pas avare en efforts afin de parvenir à ses fins. Des pays comme la Tunisie et la Libye ont bénéficié des entraînements de leurs garde-côtes de la part des pays de l’UE. Ces entraînements, qui ont duré pendant des mois, visent à rendre ces garde-côtes performants, afin de rapatrier les migrants sauvés dans les eaux internationales. Rien que dans le mois de juin, 8.000 migrants ont été récupérés par les garde-côtes libyens et ramenés en Libye.

La Tunisie est moins coopérative, refusant jusqu‘à présent de recevoir 40 candidats à l’Europe. Ces derniers, repêchés dans les eaux internationales, ont été purement et simplement refoulés par la France, l’Italie et Malte. La visite cette semaine en Tunisie du belge Theo J.E. Francken, le secrétaire d‘État à l’Asile et aux Migrations, n’a pas suffi à faire fléchir les autorités tunisiennes. Celles-ci sont restées sur leurs positions.

La voix des ONG n’y change rien non plus. Tunis refuse de recevoir le bateau dans lequel se trouve les infortunés et qui reste bloqué au large des côtes tunisiennes depuis maintenant 5 jours. Pour la Tunisie, pas question de se plier aux “nouveaux choix européens d’externalisation de leurs frontières”.

Cette situation rappelle à tous points celle vécue par les migrants de l’Aquarius, qui avaient vécu une semaine de galère au large des côtes européennes avant de se faire accepter (par petits groupes) au sein de l’Espagne.