Côte d'Ivoire
Désigné lors d’une assemblée générale constitutive, Alassane Ouattara présidera désormais aux destinées du parti unifié, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Mais comment entend-il gérer le parti (et même le pays) sans son principal allié, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bedie ?
Au terme d’une heure de réunion à huis clos ce lundi 16 juillet dans un grand hôtel (où étaient rassemblés plusieurs milliers de militants), les délégués de plusieurs partis politiques et des personnalités favorables au nouveau parti unifié en ont adopté les statuts, et désigné sans surprise comme leader M. Ouattara, qui était le seul candidat déclaré, selon un communiqué. Les promoteurs du RHDP veulent constituer “la première force politique ivoirienne”, en vue des élections locales prévues cette année et surtout de l‘élection présidentielle de 2020.
Or, tout porte à croire qu’il y a un peu d’eau dans le gaz chez les « descendants » d’Houphouët. Des élus et des personnalités du PDCI, l’une des deux grandes formations de la coalition au pouvoir avec le Rassemblement des républicains (RDR) du président Ouattara ont choisi d’y adhérer. Alors qu‘à l’appel de son leader, Henri Konan Bedié, le parti a refusé d’intégrer le RHDP.
Et si Soro jouait sa partition ?
Et il ne fallait que ça pour que le camp du président de l’Assemblée nationale, visiblement en froid avec Ouattara, émette des réserves quant à l’avenir du parti unifié. « Si le chef de l‘État veut réellement la paix, il ne doit jamais rompre le dialogue avec son aîné Henri Konan Bédié. Tous ceux qui l’encouragent sur les réseaux sociaux ne l’aiment pas vraiment », a indiqué Alpha Yaya Touré, un député proche de Guillaume Soro ajoutant que le président ivoirien allait « droit dans le mur » sans Henri Konan Bédié.
Peut-être une manière pour Soro de faire un appel du pied à l’ancien président de la République pour se liguer contre le président Ouattara. Et une alliance Bédié-Soro ne saurait être sans conséquence pour ce pays qui a perdu une importante partie de son potentiel humain du fait d’une décennie de crise politico-militaire.
De quoi faire planer encore l’incertitude dans le ciel ivoirien à deux ans de l‘élection présidentielle.
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