Cameroun
Les réseaux sociaux se font de nouveau les témoins d’une scène horrible. Cette fois, il s’agit d’une vidéo qui met en scène l’exécution à bout portant de deux femmes et deux enfants de bas âge. Le tableau est plus que sombre et incrimine l’armée camerounaise.
Deux femmes, l’une tenant une fillette dont l‘âge doit être compris entre 5 et sept ans, l’autre portant un bébé au dos, marquée au pas par des hommes armés. Ces hommes en tenue, notamment celle de l’armée camerounaise, poussent les dames et les enfants à se diriger vers un endroit parsemé d’arbustes. Visiblement une zone de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun où sévit la secte islamiste Boko Haram, comme l’ont confié à l’AFP deux sources sécuritaires.
Une fois arrivées, ces femmes, qui auraient été capturées lors d’un assaut contre les djihadistes nigérians, sont sommées de se mettre à genoux. En dépit d’une petite foule qui suit la scène en arrière-plan, les hommes armés recouvrent les têtes des femmes et des enfants avant de les fusiller de sang-froid, dans le dos. Toutes les quatre victimes sont tuées, même le bébé.
Depuis trois jours, ces images d’une violence inouïe circulent sur les réseaux sociaux, créant l’indignation au Cameroun. Au micro de RFI, Maximilienne Ngo Mbe du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) assure que l’ONG a authentifié la vidéo et qu’il s’agit bien de membres de l’armée camerounaise.
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Violations des droits humains
De son avis, le gouvernement doit rapidement ouvrir une enquête afin de trouver les coupables et les faire payer. Un sens dans lequel abonde le porte-parole du gouvernement camerounais Issa Tchiroma Bakary, même s’il ne confirme pas encore la responsabilité de l’armée camerounaise dans ce massacre.
“… J’attire votre attention sur ce qu’on appelle les fake news. Ne soyez pas péremptoire dans l’attribution de ce forfait à l’armée camerounaise. Parce que l’ennemi est toujours capable de se glisser dans la tenue de nos forces de défense et de sécurité pour nous attribuer la paternité de choses odieuses”, a-t-il souligné dans un entretien avec RFI, au cours duquel il a annoncé l’ouverture d’une enquête.
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Au mois de mai, le gouvernement camerounais avait admis des traitements humiliants contre un présumé leader sécessionniste après la large diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant un gendarme molestant l’homme. Les ONG de défense des droits de l’homme de même que certaines diplomaties occidentales accusent le Cameroun de certaines violations des droits humains dans ses deux guerres : l’une contre Boko Haram, l’autre contre les sécessionnistes armés anglophones.
Une fois de plus, notre Armée est injustement accusée de faits graves sur des populations civiles, cette fois au moyen d'une vidéo qui circule sur internet depuis un moment. Rien de ce qui y est diffusé ne… https://t.co/6BbKPLlowQ
— Issa Tchiroma Bakary (@ITBMINCOM) 11 juillet 2018
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