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Algérie : le hockey sur gazon vise des médailles

“Ne pas faire de la figuration, mais monter sur le podium”: le défi assigné aux hockeyeuses et hockeyeurs sur gazon algériens s’avère d’autant plus ardu que la discipline n’existe en Algérie que depuis… quatre mois.

Cela fait des années que le président de la fédération africaine de hockey, l’Egyptien Seif Ahmed, tente de développer son sport sur un continent où il est peu pratiqué. A peine 24 pays d’Afrique —moins de la moitié du continent— sont affiliés à sa Fédération, parmi lesquels seuls trois (Afrique du Sud, Egypte et Ghana) sont classés parmi les 35 premières nations mondiales.

Le hockey sur gazon figure à l’affiche des Jeux africains de la Jeunesse (JAJ), qu’Alger accueille du 18 au 28 juillet et Seif Ahmed a saisi l’occasion pour convaincre les autorités algériennes de faire figurer leur pays dans la compétition.

Il a, dans la foulée, dépêché deux de ses compatriotes pour transformer en moins de six mois les novices algériens en champions. Une course contre-la-montre a donc démarré en février pour sélectionner, former et entraîner deux équipes nationales, masculine et féminine.

Les entraîneurs égyptiens ont recruté parmi les élèves du lycée sportif d’Alger qui forme les athlètes algériens de haut niveau et dans les sélections de jeunes des clubs sportifs de la capitale.

Espoir d’un club de football algérois, Abdelkader Baziz, 17 ans, s’est “retrouvé embarqué dans cette aventure” après avoir été convoqué au stade: “je pensais aller jouer au foot, mais on nous a présenté à des entraîneurs égyptiens et demandé qui voulait jouer au hockey”.

Pratiquant athlétisme, basket, football, judo, natation, taekwondo ou volley, la plupart de ces jeunes n’avaient jamais entendu parler de hockey. Quant aux autres, ils avouent avoir d’abord pensé à son homonyme sur glace.

“Dur physiquement”

Personne n’a vraiment pris cela très au sérieux. “Au départ, j’ai dit oui pour m’amuser”, explique Abdelkader Baziz. Handballeur, Oussama Tarbi, 18 ans, dit s‘être “inscrit en rigolant, pour sécher certains cours” du lycée sportif.

Choisis parmi une centaine de sportifs, Abdelkader, Oussama mais aussi Ihsane et Nardjes ont rejoint la trentaine de garçons et filles qui s’entraînent désormais d’arrache-pied pour être l’un des neuf joueurs ou l’une des neuf joueuses sélectionnés pour les JAJ. Et devenir les premiers hockeyeurs sur gazon à porter les couleurs de l’Algérie.

Il y a quatre mois, aucun n’avait touché une crosse: elle seule permet aux joueurs de pousser et passer, sur une pelouse à peine moins grande qu’un terrain de football, une balle de la taille d’une orange vers les buts adverses, aussi hauts mais moitié moins larges qu’au foot.

Aux JAJ, c’est le “Hockey5”, une variante jouée en salle, qui sera pratiqué. Il n’y a que 5 joueurs sur le terrain, plus petit, contre 11 sur un terrain de hockey classique.

En attendant, les joueurs s’entraînent trois à quatre fois par semaine, assistent à des séances vidéo d’analyse de matches et suivent des stages pendant les vacances scolaires.

Certains de ces jeunes “ont un vrai talent”, assure Houssam Fouda, l’entraîneur égyptien de l‘équipe masculine.

Tous ont dû s’adapter rapidement aux exigences de ce sport de contact, nécessitant endurance, vivacité et adresse.

C’est “dur physiquement”, souligne Oussama Talbi. Chaque mi-temps dure 35 minutes (3×15 minutes au Hockey5), la balle est rapide et les temps morts absents, rappelle Ashraf Shafik, l’entraîneur égyptien de l‘équipe féminine.

“Bleus partout”

“Au début, je n’ai pas aimé, c’était trop dur. (…) Mais je me suis perfectionnée et maintenant j’adore”… malgré “les bleus partout”, sourit Nardjes Koudri, 16 ans, auparavant basketteuse au lycée sportif.

Abdelkader Baziz a trouvé “difficile de s’adapter à ce sport”, techniquement et physiquement.

“Les premières fois, j’étais mort après les entraînements”, dit-il. Désormais “mon corps s’est adapté”.

Tous prennent très au sérieux l’idée de représenter leur pays: “Nos noms resteront liés à l’histoire de ce sport en Algérie… Alors on va se battre!”, assure Ihsane Abane, 17 ans, qui pratiquait jusqu’ici l’athlétisme.

Footballeur d’un club algérois rêvant de porter un jour le maillot des Fennecs, l‘équipe nationale, Chakib Issiakem, 18 ans, reconnaît que “les chances (…) de faire partie de la sélection de football sont minces”.

Ancien joueur de l‘équipe nationale égyptienne et vainqueur de la Coupe d’Afrique en 2016 en tant qu’entraîneur de la sélection U21 d’Egypte, Ashraf Shafik est bien conscient de la “différence d’expérience énorme entre la sélection algérienne et les autres”.

“Mais, nous avons l’intention de relever le défi”, assure Shafik: “nous ne serons pas une proie facile”.

AFP