République démocratique du Congo
C’est en décembre prochain que les Congolais seront invités à élire un nouveau président. Dans un tel contexte, Joseph Kabila, l’actuel président, est sous la pression des Etats-Unis et de la puissante Eglise catholique congolaise. Il est demandé au locataire de la présidence de la RDC de plier bagages avant le scrutin à venir. Un discours de Joseph Kabila est attendu pour ce vendredi soir.
Mercredi dernier, Jennifer Haskell, la chargée d’affaires américaine, a fait une déclaration qui ne fait l’ombre d’aucune équivoque à l’endroit du président congolais.
Au cours d’une réception qui célébrait les fêtes d’indépendance du Congo (30 juin) et des Etats-Unis (4 juillet), madame Haskell a fait entendre que “le Président Kabila peut devenir un héros dans l’histoire congolaise, s’il façonne, en décembre de cette année, le premier transfert pacifique, crédible et démocratique du pouvoir de son pays”.
Vendredi dernier, dans la même veine, la Cenco (la conférence épiscopale du Congo) a lancé un “sauvons le processus électoral”. Elle en a profité pour rappeler cette disposition de la Constitution congolaise qui sape tout rêve de Joseph Kabila de briguer un mandat au delà des deux qu’il a déjà à son actif.
Toujours dans sa volonté de voir l’actuel président quitter la tête du pays, la Cenco, par la voix de son porte-parole l’abbé Donation Nshole, s’est exprimée en ces termes : “à son excellence monsieur le président de la République, nous demandons d’assumer ses responsabilités devant la Nation.” C‘était à l’issue d’une assemblée plénière des évêques.
Puis, s’adressant à la Commission électorale, le clergé congolais lui a demandé “de publier au plus tôt les listes provisoires qui pourront rassurer que les 6,7 millions d’inscrits sans empreintes digitales ne sont pas des personnes fictives”.
La ‘‘machine à tricher’‘, autre objet de discorde
La machine à voter, que l’opposition congolaise qualifie de ‘‘machine à tricher’‘, retient aussi l’attention de l‘épiscopat. A ce propos, le clergé s’inquiète de “l’absence de consensus” autour de ce dispositf électoral.
Depuis sa conférence de presse fortement critiquée du 26 janvier dernier, Joseph Kabila est resté dans un mutisme dont lui seul a le secret. Son intervention est attendue pour ce soir même, à la veille du 58e anniversaire de l’indépendance de son pays, ex-Congo belge. L’intervention, pré-enregistrée et annoncée par son cabinet, sera diffusée sur les antennes de la télévision publique de la RDC.
Ensuite, Joseph Kabila devra faire face au Parlement, probablement le 20 juillet prochain. Cette intervention donnera suite aux différents dépôts des candidatures des prétendants au fauteuil suprême (du 24 juillet au 8 août).
Cependant, dans un communiqué, l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) garde un œil inquiété sur la suite des événements. Pour HRW, “le président Kabila devrait assurer un vote crédible en respectant la Constitution. La répression persiste à l’approche des échéances électorales”.
C’est le 20 décembre 2016 qu’a expiré le deuxième et dernier mandat du président congolais, qui s’est tout de même accroché au pouvoir. Depuis, le pays, l’un des plus riches au monde en termes de matières premières, est plongé dans une crise politique qui semble s‘éterniser.
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