Ethiopie
Dix personnes ont été tuées dans des affrontements interethniques dans l’ouest de l’Ethiopie, a annoncé jeudi la radio-télévision d’Etat du deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, menacé par une propagation des violences, selon un organisme des Nations unies.
Les heurts se sont produits dans et autour de la ville d’Assosa, capitale de la région du Benishangul-Gumuz (ouest), a indiqué la radio-télévision Fana.
Un médecin à Assosa a déclaré jeudi à l’AFP que 56 personnes avaient été soignées mercredi à l’hôpital où il exerce, pour des traumatismes allant de la commotion crânienne à la blessure par balles. La situation restait tendue en ville, a-t-il ajouté, évoquant des magasins fermés et des rassemblements dans les rues.
Les affrontements, dont la cause n‘était pas claire jeudi, ont opposé des membres de l’ethnie oromo, la principale du pays, à des membres de l’ethnie locale Berta.
Les Nations unies ont par ailleurs rendu publics jeudi de nouveaux chiffres faisant état de plus de deux millions de déplacés dans le pays, en raison d’affrontements intercommunautaires.
Ces violences illustrent les tensions qui traversent le système de gouvernance éthiopien, dit de “fédéralisme ethnique”.
Des réformes pas si fédératrices
Ce système est censé offrir un degré d’autonomie aux différentes communautés du pays, divisé depuis 1995 en neuf régions administratives. Ses détracteurs disent qu’il contribue dangereusement à exacerber les sentiments d’appartenance et à “ethniciser” d’anciens différends fonciers dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 100 millions d’habitants).
Depuis plus de deux ans, l’Ethiopie est secouée par des protestations à caractère social, économique et politique, qui ont fait près de mille morts selon la Commission éthiopienne des droits de l’Homme, et conduit le pouvoir à instaurer l‘état d’urgence d’octobre 2016 à août 2017.
Deux personnes ont été tuées samedi lors d’une attaque à la grenade visant la foule venue écouter à Addis Abeba le Premier ministre Abiy Ahmed.
Depuis sa prise de fonctions en avril, après plus de deux années de manifestations antigouvernementales ayant coûté son poste à son prédécesseur, M. Abiy, 42 ans, a lancé des changements majeurs.
Il a libéré nombre d’opposants emprisonnés, mis fin à l‘état d’urgence, opéré un important remaniement de responsables sécuritaires, lancé une libéralisation de l‘économie et décidé de mettre un point final au différend frontalier avec l‘Érythrée.
Ces mesures ont fait grimper sa popularité auprès des Ethiopiens, mais ne sont pas sans provoquer des tensions.
AFP
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