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Ethiopie : 83 blessés mais aucun mort dans l'explosion à Addis Abeba

Ethiopie : 83 blessés mais aucun mort dans l'explosion à Addis Abeba

Ethiopie

L’explosion d’une grenade lors d’une réunion publique samedi à Addis Abeba et le mouvement de foule qui a suivi ont fait 83 blessés mais aucun mort, a annoncé le gouvernement éthiopien, revenant sur les propos du Premier ministre Abiy Ahmed qui avait parlé de plusieurs morts.

“Pour l’instant, en se basant sur les rapports de la police et des hôpitaux, 83 personnes sont blessées. Sur ces 83 blessés, six sont dans un état critique. Aucun décès n’a encore été rapporté”, a écrit sur son compte Twitter le chef de cabinet du Premier ministre, Fitsum Arega. Ce bilan est aussi celui donné par la radio-télévision proche du pouvoir Fana Broadcast Corporate.

- Réformes et tensions –

Après l’explosion, des dizaines de personnes ont envahi la scène dans la confusion totale, et commencé à lancer des objets divers vers la police en criant: “A bas, à bas Woyane”, ou “Woyane voleur”, en référence au surnom péjoratif utilisé pour qualifier le gouvernement, selon le journaliste de l’AFP.

Des échauffourées ont commencé à éclater entre spectateurs et des pierres ont été lancées en direction des journalistes, qui ont dû s’abriter. La police s’est d’abord gardée d’intervenir.

Des spectateurs ont ensuite arraché un drapeau éthiopien, pour le remplacer par un drapeau de l’ethnie oromo et un drapeau éthiopien ancienne version, en criant: “C’est le drapeau que nous voulons”.

Après ces incidents, des dizaines de milliers de personnes ont continué à chanter dans le calme et à manifester leur mécontentement à l‘égard des autorités. La police est finalement intervenue en lançant des gaz lacrymogène pour disperser la foule. A 12H30 (09H30 GMT), la place était complètement vide en dehors d’une forte présence policière, selon un journaliste de l’AFP.

Le nouveau Premier ministre a pris les rênes du pays à un moment où, selon de nombreux observateurs, la coalition au pouvoir depuis 1991, et à laquelle il appartient, s’est retrouvée dos au mur.

Confrontée au plus important mouvement de protestation en 25 ans et à la mobilisation des deux principales ethnies du pays (oromo et amhara), le pouvoir a d’abord répondu par la répression (plus de 1.000 morts, un état d’urgence de 10 mois), avant de lâcher du lest, avec la démission du Premier ministre Hailemariam Desalegn en février, puis la nomination de M. Abiy.

Et même si ce dernier, premier chef du gouvernement éthiopien issu de l’ethnie oromo, était perçu lors de sa nomination comme un rénovateur, peu d’observateurs s’attendaient au train de réformes des dernières semaines.

Pour les analystes, la mise en œuvre de ces mesures ne se fera pas sans susciter des tensions. La promesse de M. Abiy de rétrocéder à l’Érythrée des portions de territoires frontaliers a ainsi déjà suscité en Ethiopie la réprobation des Tigréens, très influents dans les cercles du pouvoir avant sa nomination.

AFP

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