Ethiopie
Les choses se sont accélérées ces dernières semaines depuis le rameau d’olivier tendue par l’Ethiopie à son voisin l’Erythrée. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a destiné un message vidéo à son homologue érythréen, tandis que des exilés éthiopiens en Erythrée envisagent un retour à la maison.
L’heure de la paix a-t-elle enfin sonné entre les frères ennemis, l’Ethiopie et l’Erythrée ? Les derniers développements entre les exécutifs de ces deux pays laissent en tout cas entrevoir cette éventualité. Mercredi, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a enregistré un message vidéo à l’endroit du chef de l’Etat érythréen Isaias Afewerki.
Dans son message expressément tenu en Tigrinya, langue nationale en Ethiopie et en Erythrée, Abiy Ahmed remercie son homologue d’avoir accepté sa main tendue. « Notre frère le président Isaias Afewerki, je voudrais exprimer ma gratitude pour le nouveau point de vue que vous avez exprimé aujourd’hui », a lancé le chef du gouvernement éthiopien.
Mercredi, en effet, le président érythréen a accepté d’envoyer une délégation à Addis-Abeba, en vue des négociations de paix initiées par l’Ethiopie. « Nous accueillerons la délégation que vous enverrez non pas en tant qu’invité, mais en tant qu‘Éthiopiens, et je voudrais vous informer que je les recevrai dans mon bureau et que je leur parlerai. Paix au peuple érythréen et paix au peuple éthiopien », ajouté M. Ahmed.
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L’opposition répond aux sirènes de la réconciliation
L’Ethiopie a effectué une importante volte-face sur ses relations avec ses voisins. Dès l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed, ce dernier a annoncé qu’il mettrait fin au litige frontalier avec l’Erythrée.
Entre 1998 et 2000, les deux voisins se sont livrés une guerre fratricide qui a fait au moins 80.000 morts, notamment en raison de divergences sur la démarcation de leur frontière. Un accord de paix avait été signé fin 2000 à Alger puis une commission d’arbitrage soutenue par l’ONU avait tranché sur le tracé de la frontière, attribuant notamment la localité de Badme, point de contentieux, à l’Erythrée. Mais l’Ethiopie a continué jusqu‘à présent à occuper Badme.
Avec ce changement de paradigme, l’opposition éthiopienne en exil veut elle-aussi mettre la main à la pâte pour aider à la réconciliation. C’est le cas du groupe Ginbot 7, actuellement basé en Erythrée. Ce groupe dit soutenir l’appel du Premier ministre Abiy Ahmed et espère revenir en Ethiopie prochainement.
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La situation de ni paix – ni guerre entre l’Erythrée et l’Ethiopie a eu d‘énormes répercussions sur la vie politique des deux côtés de la frontière, chaque camp s’accusant de complot. Elle a par ailleurs servi de prétexte pour mettre sous silence une opposition soupçonnée de pactiser avec l’ennemi, classant les régimes des deux pays parmi les plus répressifs dans le monde selon les ONG de défense des droits humains.
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