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Gestion des mines : quand l'Angola brade ses diamants

Gestion des mines : quand l'Angola brade ses diamants

Angola

Entre 2011 et 2017 inclus, l’Angola a vendu ses diamants bien en deçà de la moyenne mondiale. C’est ce que révèle un rapport de Reuters paru ce mardi.

Luanda a perdu environ 464 millions de dollars dans la sous-tarification de ses diamants, pierre dont l’Angola est le cinquième producteur mondial. Cette perte colossale évaluée sur six ans n’est pas du fait de multinationales véreuses, mais du gouvernement.

Dans un document confidentiel consulté par l’agence de presse Reuters, la mine de Catoca, la plus grande d’Angola et la 4e au monde (¾ de la production diamantifère de l’Angola), a présenté cet état de cause au ministre des Ressources naturelles et du Pétrole, Diamantino Azevedo. Elle fait notamment remarquer qu’entre 2011 et 2017, ses diamants ont été vendus en moyenne à 24 % de moins que les prix pratiqués sur les marchés internationaux.

L’entreprise diamantifère qui accuse seule ces quelque 400 millions de dollars de pertes, estime que ce manque à gagner est due à « un système de commercialisation imposé par le gouvernement qui l’oblige à vendre sa production en dessous des prix internationaux ».

Un système à la tête du client

De quel système s’agit-il ? En effet, selon l’actuelle loi angolaise, seul le gouvernement a le droit d‘écouler la production du diamant, qu’il s’agisse de diamants issus de mines privées ou publiques. Sauf que, il semble que les échanges aient été faits à la tête de l’acheteur.

Avant sa décision de se retirer du pouvoir en août 2018 pour laisser la place à son dauphin Joao Lourenço, l’ancien président angolais Eduardo dos Santos et son clan avaient la main sur bien de secteurs clé de l‘économie angolaise, dont le diamant.

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De ce fait, la Sodiam, la Société publique angolaise de commercialisation des diamants détenait des parts dans le capital de Victoria Holding Limited – actionnaire principal du prestigieux joaillier suisse De Grisogono – dont Sindika Donkolo, l‘époux d’Isabel dos Santos est un des actionnaires.

Diversification oblige

Mais une fois au pouvoir, Joao Lourenço a réduit au maximum l’influence des dos Santos, notamment dans les mines, le pétrole, la communication, l’armée et autres secteurs clé.

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Face à la volatilité des cours du pétrole, il tente à présent de reconstruire la carte économique de son pays en misant sur la diversification. C’est toute l’essence du plan stratégique adopté par Luanda et annoncé la semaine dernière.

« Nous reconnaissons que les politiques que nous avons établies pour ce secteur ne servent pas au mieux les intérêts de notre pays, ni ceux des producteurs. Nous allons bientôt annoncer une nouvelle structure pour l’industrie du diamant et nous croyons qu’avec cela, les plus grandes compagnies de minières diamantaires retourneront en Angola », avait annoncé Joao Lourenço lors de sa récente visite en France.

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