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La Tanzanie pleure ses siamoises Maria et Consolata Mwakikuti

Tanzanie

“Deuil national” en Tanzanie où deux célèbres sœurs siamoises sont décédées ce samedi. Toute la nation leur rend hommage.

Maria et Consolata Mwakikuti n’auront pas la chance de devenir enseignantes. Un rêve qu’elles nourrissaient de toutes leurs forces en dépit d’un handicap hérité à la naissance. Samedi, les sœurs jumelles, âgées de 22 ans sont décédées après une longue hospitalisation consécutive à une défaillance cardiaque qui les faisait souffrir de complications respiratoires.

Les deux sœurs étaient, en effet, jointes au niveau de l’abdomen et partageaient des organes comme le foie et les poumons, mais avaient deux cœurs, des têtes et des bras séparés. Depuis dimanche, toute la Tanzanie leur rend hommage, y compris le chef de l’Etat John Magufuli qui s’est dit “attristé” par le décès des jeunes filles.

“Je suis attristé par la mort de Maria et Consolata. Quand j‘étais allé leur rendre visite (en janvier, à l’hôpital national de Muhimbili à Dar es Salaam), elles avaient prié pour la nation”, a indiqué le président Magufuli dans un tweet repris dans le communiqué officiel.

“Reposez en paix, mes enfants”, a ajouté le chef de l’Etat, qui souligne qu’elles “rêvaient de servir la nation”.

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Popularité nationale

Maria et Consolata Mwakikuti étaient entrées en 2017 à l’université catholique Ruaha d’Iringa, dans le centre, après avoir terminé avec succès leurs études secondaires. Une détermination qui leur a valu la considération et l’affection de leur pays, souvent accusé de marginaliser les personnes handicapées.

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Étudiantes en “Arts et éducation”, elles rêvaient de devenir professeurs d’histoire, d’anglais et de swahili, en utilisant notamment “un projecteur et des ordinateurs”, avaient-elles confié à la BBC.

Abandonnées par leur mère après la mort de leur père, les sœurs Mwakikuti avaient été recueillies par des religieuses catholiques qui les ont adoptées et baptisées.

En juillet 2017, c’est avec beaucoup d‘émotion que Maria s’insurgeant contre l’abandon par les parents de leurs enfants handicapés. “Les parents qui cachent ou enferment leurs enfants handicapés devraient avoir peur de Dieu”, avait-elle soutenu.

“Qu’ils sachent que les êtres humains, handicapés ou non, sont égaux et ont les mêmes droits”, avait-elle ajouté.

Depuis leur bas âge, les jeunes filles qui étaient totalement opposées à une opération chirurgicale étaient prises en charge financièrement par le gouvernement, les sœurs catholiques et des dons privés.

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