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Kenya : nouveau programme en vue de l'exportation de brut

Kenya

Le président kényan Uhuru Kenyatta a officiellement lancé dimanche un “programme pilote” en vue de l’exportation de pétrole brut extrait dans le nord-ouest du pays.

Cette cérémonie “marque le début d’un long et fructueux voyage”, a déclaré M. Kenyatta dans la ville de Lokichar (nord-ouest), selon un communiqué de la présidence.

Le programme pilote prévoit l’acheminement par camions de quelque 2.000 barils par jour depuis les puits de pétrole situés près de Lokichar, dans le comté du Turkana, vers le port de Mombasa, à plus de 1.000 kilomètres de là.

De nombreux observateurs soulignent toutefois que d’importants segments du trajet emprunté par les camions sont pour l’heure impraticables en raison des dégâts provoqués par la saison des pluies.

“Après la cérémonie, je ne sais pas si les camions iront très loin”, a ainsi tempéré Arnold Nyaga, un chercheur de la Plateforme de la société civile pour le pétrole et le gaz kényans.

Le programme pilote aurait dû débuter en juin 2017, mais avait été retardé en raison de désaccords sur le partage des futurs revenus pétroliers.

M. Kenyatta à récemment annoncé qu’un accord avait été trouvé avec la clé de répartition suivante : 75 % pour le gouvernement national, 20 % pour le comté du Turkana et 5 % pour les communautés locales.

La découverte de pétrole au Kenya a été annoncée en 2012 par la société britannique kényane Tullow, qui est également chargée de l’exploitation. Les réserves exploitables dites “probables” sont estimées à 560 millions de barils.

Le “programme pilote”, est prévu pour durer deux ans, le temps notamment de comprendre comment les réservoirs naturels réagissent à une exploitation plus importante.

Cité dans la presse kényane, le secrétaire d’Etat en charge du Pétrole Andrew Kamau a d’ailleurs souligné que le but du programme pilote “n’est pas commercial”.

M. Kamau a ajouté que l’appel d’offres pour la première cargaison de pétrole n’a pas encore été lancé, et que la première exportation est loin d‘être imminente. “Nous allons transporter 2.000 barils par jour par la route, alors qu’un cargo a une capacité de 400.000 barils”.

La production de brut kényan n’atteindra son rythme de croisière qu’après la construction, au plus tôt en 2021, d’un oléoduc de près de 900 km qui doit relier un port en construction à Lamu (est) et permettra de transporter environ 100.000 barils par jour jusqu‘à l’océan Indien.

Pour Arnold Nyaga, le programme pilote n’est qu’une “distraction de ce qui compte vraiment”, à savoir la construction de l’oléoduc. “Je pense que l’idée de cette cérémonie est de montrer que le Kenya est actif sur le front du pétrole et qu’il veut jouer un rôle de leader en Afrique de l’Est, devant l’Ouganda”.

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