Angola
Ce lundi, le chef de l’Etat angolais Joao Lourenço a entamé une visite de trois jours en France, la première depuis son élection à la tête de l’Angola, en septembre 2017. À la base, une visite à visée économique et diplomatique pour son pays qui veut diversifier ses partenaires afin de renouer avec la croissance.
Au premier jour de cette rencontre, la crise politique en République démocratique du Congo a réussi à cristalliser les débats entre le président angolais et son hôte français. Et il fallait s’y attendre après la sortie ce week-end des autorités congolaises qui ont accusé la France, le Rwanda et l’Angola de fomenter un complot contre la souveraineté de la RDC.
En dépit des ambiguïtés relevées par Kinshasa, le président angolais a, aux côtés de son homologue Emmanuel Macron, réaffirmé son soutien aux accords qui prévoient la tenue d‘élections en République démocratique du Congo le 23 décembre, sans participation de l’actuel président Joseph Kabila.
“Le sujet que nous traitons n’est pas une conspiration mais le grand besoin de montrer au président Kabila qu’il doit respecter les accords. Je rencontrerai le président Kabila dans les prochains jours pour continuer à discuter avec lui jusqu’aux élections”, a expliqué M. Lourenço.
Paris et Luanda se défendent
“Les déclarations d’Emmanuel Macron ne sont pas anormales, les discussions entre les présidents rwandais Paul Kagame et Lourenço ne sont pas un secret”, a-t-il ajouté, en allusion aux demandes d’explications de Kinshasa.
Ce lundi, en effet, la RDC a publiquement demandé des explications au président français, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende dénonçant les “propos subliminaux et disons-le pleins d’ambiguïté tenus le 23 mai par le président français” en recevant le président rwandais Paul Kagame.
“Nous partageons les mêmes préoccupations et les mêmes volontés. La France viendra en soutien des initiatives des pays de la région et de l’Union africaine qui est de faire appliquer les accords (de la Saint-Sylvestre 2017)”, a renchéri le président français.
Pour Paris et Luanda, la communauté internationale ainsi que les voisins de la RDC voudraient une transition pacifique dans ce pays-continent dans lequel des élections générales sont programmées en décembre 2018, afin d‘éviter les tensions dans la région.
Mais en RDC, l’opposition a bien du mal à croire à la tenue effective de ces élections à la date annoncée et soupçonne le président Joseph Kabila de vouloir briguer un troisième mandat, en violation de l’actuelle constitution.
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