Congo
En lançant la production de son gisement de fer de Mayoko, le Congo fait désormais partie de la liste des pays africains producteurs de fer. Une valeur ajoutée à une économie qui paie le prix à l’effondrement des cours du pétrole.
Une locomotive tractant 20 wagons contenant 40 tonnes chacun de minerai de fer. C’est du moins ce que de nombreux habitants de Pointe-Noire ont vu ce vendredi lorsqu’ils se sont retournés pour voir le type de train qui traversait la capitale économique congolaise d’est en ouest.
Ce train venait de Mayoko. C’est en effet dans ce district du département du Niari, à quelque 300 km au nord-est de Pointe-Noire que se trouve au cœur même de la vaste forêt du Chaillu, un grand gisement de fer. Lequel sera désormais exploité par Sapro SA, un groupe appartenant à Paul Obambi, un puissant homme d’affaires congolais.
Sapro a acquis ce gisement en 2016 auprès de la multinationale sud africaine Exxaro qui, elle-même l’avait acquis pour 300 millions de dollars auprès de l’Australienne African Iron. Mais, du fait de plusieurs facteurs dont la chute des prix du fer (66 dollars la tonne) sur le marché mondial, Exxaro a décidé en 2015 de renoncer à ce projet.
L’appel d’offres sera remporté par Sapro SA. D’après le ministre des mines et de la géologie, Pierre Oba, la confiance faite à une entreprise de droit congolais s’explique par le fait que des multinationales étrangères venaient plus pour des spéculations que pour des actions concrètes.
Sapro Mayoko SA exploitera donc le gisement pendant un siècle et devrait produire près de trois millions de tonnes par an pour atteindre un pic de plus de 100 millions de tonnes par an à long terme. Près de 3 000 emplois directs et indirects devraient être créés. Un chiffre qui pourrait se décupler, car l’objectif est de construire une usine métallurgique au Congo pour transformer le fer sur place.
L’exploitation du fer de Mayoko commence plus de 25 ans après le départ de l’entreprise franco-gabonaise, Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG) qui acheminait le manganèse par le port de Pointe-Noire. Et depuis lors, la voie ferrée dite COMILOG reliant Mayoko à Pointe-Noire connaît un délabrement fort avancé. L’exploitation du fer devrait favoriser non seulement la rénovation de cette ligne, mais aussi la redynamisation de l’activité économique avec le transport des produits vivriers.
Ce projet démarre aussi au moment où le Congo se bat bec et ongles pour valider son rapport 2015 sur la transparence dans la gouvernance des industries extractives auprès de l’Initiative pour la transparence des Industries extractives (ITIE).
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