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Kenya : la crémation, alternative aux cimetières face au manque d'espace

Kenya : la crémation, alternative aux cimetières face au manque d'espace

Kenya

Dans une Afrique où l’urbanisation connaît un boom retentissant, l’inhumation devient une question de plus en plus problématique. Au Kenya, certains optent pour la crémation, en conflit avec des traditions ancestrales.

À Nairobi, la capitale kényane, l’appel est venu des autorités. Les habitants doivent penser à l‘éventualité de la crémation, le cimetière public du quartier de Lang’ata n’ayant plus d’espace. Les corps sont entassés les uns sur les autres, a confié à l’Associated Press le responsable de la santé du comté de Nairobi.

Au Kenya, pays socialement conservateur de 48 millions d’habitants, le débat est de plus en plus au cœur des conversations. Surtout depuis la crémation le mois dernier de Kenneth Matiba, ancien candidat à la présidentielle et l’un des hommes les plus riches du pays. Et il n’est pas le seul ; chaque semaine, au crématorium de Lang’ata, au moins une dépouille se fait incinérer, a signifié à l’agence de presse Maina Nderitu, un responsable local.

Une pratique encouragée par l’exode massif des populations africaines vers les zones urbaines, principalement les grandes capitales. La jeune génération se retrouve non seulement dépourvue de terre, mais aussi dépaysée de ses traditions. Inhumer un parent en zone rurale fait craindre son oubli, car il n’y a presque plus de parents.

Une méthode qui n’a pas que des alliés

L’issue privilégiée par les familles est donc l’inhumation en zone urbaine. Sauf que, dans les grandes villes, les cimétières étouffent. Faute d’espace, certains morts sont “expulsés” de leur dernière demeure, à moins que leurs familles ne déboursent d‘énormes sommes d’argent pour des permis permanents.

Toutefois, en contre-champ de cette thèse, se dressent l’importance de la culture africaine dans son ensemble. En premier lieu, le respect de la dépouille, traitée avec grand soin par la famille. Voir incinérer un corps pourrait donner une impression de “double douleur” après la perte de l‘être aimé.

Aussi, les pourfendeurs de la crémation dénoncent une atteinte à une tradition ancestrale, qui veut que les parents et descendants d’une personne décédée puissent se recueillir sur sa tombe. Les tombes sont dès lors considérées comme un témoignage vivant de l’arbre généalogique, une carte d’identité tribale de toute une dynastie.

Entre ces deux thèses qui se confrontent, un crématorium de Kampala, la capitale ougandaise, pense avoir trouvé le juste-milieu : incinérer une partie de la dépouille et ne conserver que les os. Ainsi, ces os ne seraient enterrés que dans une petite tombe. Un argument pour lequel il va falloir convaincre de nombreux Africains. Et la tâche ne s’annonce pas aisée.

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