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Trait d'histoire : les présidents éphémères d'Afrique (2/3)

Trait d'histoire : les présidents éphémères d'Afrique (2/3)

Sierra Leone

Deuxième étape de notre mini série sur les dirigeants africains aux mandats très fugaces. Dans cet épisode, focus sur la Sierra Leone et son voisin ouest-africain, la Guinée.

Christophe Okoro Cole – Sierra Leone (2 jours)

Christophe Okoro, né le 17 avril 1921 est le premier président de la Sierra Leone, nouvellement indépendante. Mais son règne (19 avril – 21 avril 1971) fera long feu, en raison notamment d’une ambiguïté lors du changement de la Constitution qui a également vu disparaître le régime monarchique.

Il a alors été prévu que Siaka Stevens, alors Premier ministre, deviendrait le “deuxième président”, tandis que Cole, nommé gouverneur général par intérim le 31 mars, servirait pendant deux jours en tant que “premier président”. Ce qui a été appliqué à la lettre.

Christophe Okoro Cole, par ailleurs premier représentant permanent de la Sierra Leone aux Nations unies, n’a alors gouverné que durant 48 heures.

Julius Maada Bio – Sierra Leone : (deux mois 12 jours)

Dans une Sierra Leone tourmentée par le conflit et la guerre civile, les coups d’Etat deviennent monnaie courante toute la décennie 90. C’est d’ailleurs par l’un d’eux que Julius Maada Bio prendra le pouvoir le 17 janvier 1996.

À cette époque, les dissensions se sont accentuées dans la junte emmenée par le capitaine Valentine Strasser qui a ôté du pouvoir le président Joseph Momoh et dont Maada Bio était le numéro deux.

Toutefois, contrairement à son prédécesseur, M. Bio accepte de rétablir le multipartisme et de remettre le pouvoir au président fraîchement élu Ahmad Tejan Kabbah. Force du destin, Julius Maada Bio a été élu lors des élections organisées en Sierra leone début avril.

Commandant Johnny Paul Koroma – Sierra Leone (9 mois)

Alors que la Sierra Leone espère vivre une période de stabilité que fait miroiter l‘élection d’Ahmad Tejan Kabbah, après une longue guerre civile sanglante, les démons du passé ressurgissent.

En prison pour une tentative de coup en 1996, le commandant Johnny Paul Koroma s’empare du pouvoir après un coup d’Etat couronné de succès de l’Armed Forces Revolutionary Council (AFRC) qu’il dirige. Le président élu Ahmad Tejan Kabbah s’enfuit en exil en Guinée. Nous sommes le 25 mai 1997.

Mais la gloire du commandant Koroma ne durera que neuf mois. Le militaire formé au Nigeria et en Grande-Bretagne a été déposé par les forces de l’Ecomog qui parviennent à ramener à la tête du pays le président en exil.

Candidat malheureux à la présidentielle de 2002, Johnny Paul Koroma, fut inculpé le 10 mars 2003 pour crimes de guerre par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Il ne fut jamais arrêté jusqu‘à ce qu’il soit déclaré mort le 1er juin 2003, au Liberia voisin.

Louis Lansana Beavogui – Guinée (7 jours)

Louis Lansana Beavogui a été une personnalité guinéenne de haut rang. Plusieurs fois ministre des Affaires économiques et des Affaires étrangères, il a par ailleurs été le tout Premier ministre de la Guinée.

Le 26 mars 1984, à la mort du président Ahmed Sékou Touré des suites d’une opération de chirurgie cardiaque, c’est à lui que revient la charge d’assurer l’intérim à la présidence de la République. Mais sept jours plus tard, il est victime d’un coup d’Etat mené par Lansana Conté et Diarra Traoré.

Emprisonné un temps à Kindia, Louis Lansana Beavogui est ensuite transféré à Conakry pour raisons de santé. Il y est mort en août 1984 d’un diabète.

Dadis Camara – (1 an 22 jours)

24 décembre 2008, Moussa Dadis Camara s’autoproclame président de la République, quelques heures seulement après l’annonce du décès du général Lassana Conté. Militaire alors inconnu du grand public, Dadis Camara promet des “élections libres, crédibles et transparentes” à tous les Guinéens dès décembre 2010.

Adulé autant que craint, Dadis Camara fut un personnage controversé dont le règne a été parsemé de mérites et de scandales. On lui reconnaît en effet la lutte contre le trafic de drogue dans le pays, mais aussi contre l’impunité. Toutefois, le massacre au stade de Conakry où au moins une centaine de personnes ont été tuées et autant de femmes violées a profondément entamé sa réputation.

Contesté au sein de sa formation politique, le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), le capitaine est victime d’une tentative d’assassinat perpétré par son aide de camp Aboubacar “Tomba” Diakité, le 3 décembre 2009. Après son transfert à Rabat, au Maroc, où il a reçu des soins médicaux, Moussa Dadis Camara annonce, à la surprise général son retrait du pouvoir depuis Ouagadougou où il s’est désormais installé.

Bien que poursuivi par la justice guinéenne pour “complicité d’assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures” en lien avec le massacre de 2009, Moussa Dadis Camara espère retourner en Guinée. Mais selon son avocat, il en est empêché par la justice de son pays.

Sékouba Konaté (11 mois 3 jours)

Sékouba Konaté est le successeur de Moussa Dadis Camara. À la suite du massacre du 28 septembre 2009, Sékouba Konaté semble prendre ses distances avec Dadis Camara. Président par intérim durant environ onze mois, c’est à la lui que revient la charge d’organiser les toutes premières élections présidentielles démocratiques du pays en 2010.

Après un scrutin laborieux supplanté par Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, Sékouba Konaté préconise la formation d’un gouvernement d’union nationale. Une fois le scrutin achevé, il rejoint le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba où lui est promis un poste de haut-représentant pour l’opérationnalisation de la Force africaine en attente et de responsable de la planification et de la gestion stratégiques des opérations de soutien à la paix de l’UA.

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