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En République du Congo, l'Église et l'épouse du Gl Mokoko tancent le gouvernement

En République du Congo, l'Église et l'épouse du Gl Mokoko tancent le gouvernement

Congo

Les termes sont durs, les critiques acerbes contre le pouvoir de Brazzaville. Dans des déclarations distinctes, les évêques catholiques du Congo, ainsi que l‘épouse du général Mokoko ont appelé d’un côté à un véritable débat politique, et de l’autre à l’intervention de la communauté internationale pour sortir le pays de la crise.

“Nous voulons partager notre conviction profonde sur les origines du mal de notre pays et sur les perspectives de sortie de crise”, entre ainsi dans le vif du sujet le communiqué de l’archevêché catholique en République du Congo. Dans ce texte formulé en onze points, le prélat fait un tour d’horizon sur plusieurs problèmes qui minent ce pays d’Afrique centrale. Parmi eux, la crise dans le Pool, la crise économique, ou encore la situation politique.

Sur la situation dans le Pool, l‘Église catholique est formelle : “des accords de paix sur papier ne suffiront pas”. Pour l’institution, il urge de pousser plus loin la réflexion, notamment sur “les causes et les conséquences, mais surtout les responsabilités des uns et des autres” afin de prétendre à une “réconciliation véritable”.

Éradiquer la corruption

Les évêques catholiques ne sont pas non plus convaincus des causes attribuées à l’actuelle crise économique dans laquelle est empêtrée le Congo depuis 2014. “Cette situation n’est-elle pas trop vite attribuée à la chute des prix du baril sur le marché international ?”, s’interrogent-ils.

Sans faux-fuyant, ils attribuent ce problème à “la corruption”, “la concussion” et “au vol” qui rendent difficile le respect des promesses et obligations sociales dont le paiement des salaires des travailleurs, les pensions des retraités, les bourses des étudiants ou encore le perfectionnement des services de santé.

Face à ces constats, le collège d‘évêques propose entre autres au gouvernement congolais “l’ouverture d’un dialogue politique”, la libération de “toutes les personnes en prison à la suite des contentieux politiques”, “un audit de la dette du Congo”, le recouvrement des fonds congolais gardés “impunément” à l‘étranger, ou encore la création d’un “corps indépendant, constitué de magistrats élus par leurs pairs et d’Autorités morales, chargé de réprimer la corruption”.

Hasard de calendrier ou stratégie délibérée de l‘Église catholique alors que se poursuit le procès du candidat à la présidentielle de mars 2016, le général Jean-Marie Michel Mokoko, emprisonné depuis près de deux ans pour “atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat”.

Sortie musclée de Mme Mokoko

Appelé à la barre depuis le début de la semaine, l’ancien général saint-cyrien et ancien chef d’état-major des armées du Congo (de 1987 à 1993) a opté pour la stratégie du silence, ses avocats et lui-même dénonçant un “procès politique”. Dans une lettre ouverte rendue publique le 8 mai, il a réitéré sa position de “victime” d’une “dictature” qui a “entrepris de [m’intimider]”.

En tout cas, c’est également en cette période de procès que son épouse Safy Sow Mokoko a décidé de s’exprimer pour réclamer justice pour son époux.

Dans une lettre ouverte datée du 10 mai et dont nous avons obtenu copie, elle lance “un appel pressant au Secrétaire Général de l’ONU, au Président de la Commission de l’Union Africaine, à la présidente de la FIDH , à Amnesty International et à la Communauté Internationale toute entière de ne ménager aucun effort afin d’interpeller les autorités du régime de Brazzaville de procéder à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, dont [mon] époux le Général Jean Marie Michel MOKOKO

Comme son époux, elle remet également en cause “une parodie de justice” qui témoigne de la “dictature” sous laquelle croulerait la République du Congo.

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