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Souad Abderrahim, le fer de lance du parti Ennahdha qui veut conquérir Tunis

Souad Abderrahim, le fer de lance du parti Ennahdha qui veut conquérir Tunis

Tunisie

Le 6 mai, Souad Abderrahim, l’une des figures majeures du parti islamiste Ennahdha en Tunisie espère devenir la première femme maire de Tunis lors des élections locales, les premières depuis la révolution de 2011. Mais, la voix féminine d’Ennahdha a fort à faire en raison de certaines casseroles.

Face à la pharmacienne, neuf hommes, tout aussi désireux de remporter la localité phare de la Tunisie : Tunis. Mais, Souad Abderrahim compte sur son capital sympathie et la force de son parti Ennahdha pour transcender ses adversaires.

“J’aspire au poste de maire de la ville de Tunis, un poste jusque-là réservé aux hommes. De plus, c’est la première fois où le maire de la ville de Tunis est élu, il a toujours été nommé par le président de la République”, a-t-elle déclaré à l’annonce de sa candidature la semaine dernière.

A en croire la politicienne, sa campagne pour la mairie de Tunis est avant tout un “défi” et devrait être “source de fierté pour les femmes tunisiennes”, a-t-elle confié à l’Associated Press, non sans insister sur le fait que ces élections ne devraient souffrir “d’aucune discrimination basée sur le genre”.

A 54 ans, l‘égérie du parti islamiste casse en effet les codes du conservationnisme musulman. Elle ne porte pas de voile, arbore des tailleurs pantalons, et fait entendre sa voix là où elle l’entend. En octobre 2011 déjà, elle a remporté un siège dans l’Assemblée constituante nouvellement formée, après la révolution tunisienne née du Printemps arabe.

Le fantôme de la polémique sur les mères célibataires

Toutefois, si Souad Abderrahim est censée incarner la modernité nouvelle de son parti, cette image de la Marianne tunisienne qui lui est attribuée a été écorchée par des propos peu flatteurs sur les mères célibataires, quelques semaines après son élection à l’Assemblée constituante.

Interrogée sur le statut des mères célibataires lors d’une interview à Radio Monte Carlo, le 9 novembre, elle traitait ces dernières “d’infamie pour la société”, estimant que “éthiquement, elles n’ont pas le droit d’exister !”. Une sortie qui a provoqué un déluge de réactions, tant chez les femmes que chez les hommes. Et ce d’autant qu’en Tunisie, quatre naissances par jour ont lieu hors mariage.

Souad Abderrahim parviendra-t-elle à faire oublier ses déboires du passé ? Le 6 mai, à Tunis, elle devra redoubler d’ardeur face à Kamel Idir, également pharmacien de profession comme elle, et qui bat pavillon pour le parti au pouvoir. De l’avis des observateurs, ce sera le duel de ces élections locales.

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