Kenya
Dans son premier discours à la nation prononcé ce mercredi, le chef de l’Etat kényan Uhuru Kenyatta s’est confondu en excuses pour la crise électorale d’août 2017. Morceaux choisis.
Cela n‘était jamais arrivé depuis les soubresauts de la dernière présidentielle au Kenya. Mais ce mercredi, face à la nation entière, Uhuru Kenyatta a bien voulu reconnaître sa part de responsabilité dans cette autre page sombre de l’histoire kényane, écrite à partir d’août 2017.
“S’il y a quelque chose que j’ai dit l’année dernière qui vous a offensé, si j’ai nui à l’unité de ce pays, je vous demande de me pardonner et de vous joindre à moi pour réparer ce mal”, a déclaré le chef de l’Etat kényan, dans un discours aux relents conciliateurs.
En témoigne la part belle accordée au chef de l’opposition Raila Odinga. “L’honorable Raila et moi sommes restés unis non pas parce que nous étions d’accord sur tous les sujets de politique, mais parce que nous sommes d’accord que le Kenya nous appartient à tous”, a-t-il argué.
Un discours qui vient probablement entériner la réconciliation nationale engagée par le président kényan et son opposant. Lors de la crise postélectorale, ces deux personnalités politiques s‘étaient lancé les pires invectives, faisant craindre le retour des vieux démons de la crise postélectorale de 2007 qui a fait plus d’un millier de morts.
Vers une nouvelle ère politique au Kenya ?
À présent, le président Kenyatta nourrit un vœux pieux : “Je prie pour que nous passions tous les jours et les semaines qui suivront cette adresse à réparer les liens qui se sont effrités l’année dernière”, a-t-il souhaité.
Il a notamment appelé la classe politique à changer sa conception de la politique, affirmant que si les Kényans sont fiers de “[notre] héritage culturel”, “il ne s’ensuit pas que [notre] identité ethnique est [notre] identité politique”, une référence à la configuration politique actuelle au Kenya, où les choix politiques sont fortement motivés par les alliances ethniques.
“Plus jamais une vie kényane ne devrait être perdue pour l’amour de la politique. Plus jamais un Kényan ne devrait perdre des biens à cause de la politique”, a-t-il ajouté.
Environ 150 personnes ont été tuées lors des élections de 2017, la police étant accusée d’utiliser une force excessive pour réprimer les manifestations organisées par l’opposition.
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