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Des affrontements font 6 morts à Bangui (Centrafrique)

Des affrontements font 6 morts à Bangui (Centrafrique)

République Centrafricaine

La Centrafrique est bien loin des festivités du 1er mai. Au moins 6 personnes ont été tuées et pas moins de 60 blessées ce mardi 1er mai, jour où le Travail est célébré dans le monde. Les faits se sont déroulés à Bangui, la capitale de ce pays meurtri depuis 2013.

Au moins 6 morts et 60 blessés, d’après des sources sécuritaires et médicales. Tel est le bilan de cet énième western, version centrafricaine. Des échanges de tirs ont été enregistrés à 11h30 locales (10h30 GMT) dans le tristement célèbre quartier PK5 (quartier à dominance musulmane). Ces tirs ont mis aux prises les forces de sécurité intérieure et un groupe armé.

Et pourtant, un calme relatif régnait sur la capitale centrafricaine, épargnée par les violentes humeurs des bandes armées depuis plusieurs mois.

Selon les témoignages des sources sécuritaires et de certains habitants sur place, un des membres de la milice du “général” Force, qui revenait du quartier Fatima, n’a pas trouvé mieux que de forcer un des barrages érigés par les forces de sécurité intérieures. Ces dernières ne sont pas fait attendre. Elles ont tout de suite ouvert le feu sur l‘élément indélicat. Ce qui a occasionné une riposte du “général’‘ Force.

Suite à ces échanges de tirs, des foules en rogne se sont massées à différents endroits de Bangui vers 13h00 locaes (12h00 GMT), mais aussi devant l’hôpital communautaire situé sur l’avenue Boganda, axe principal qui mène au centre-ville. D’autres encore, se sont formées au niveau du quartier Lakouanga (sud) et dans le quartier PK0 (sud).

Visiblement débordés par la vague de violences, le gouvernement Touadera et la Minusca (Mission des Nations unies en Centrafrique) tentent désespérément de rassurer. Les deux entités expriment leur souhait de “ramener la paix” à PK5. Ce quartier, tristement célèbre pour les violences qui y prévalent depuis le début de la crise ouverte en 2013, est pourtant le centre nerveux des activités économiques de Bangui.

Pour rappel, au début du mois d’avril dernier, les forces de sécurité intérieures, associées à la Minnusca, lançaient une opération militaire au PK5. L’objectif était de déloger une bonne fois pour toutes les groupes armés qui y font la loi. Parmi les groupes (armés) touchés par cette opération musclée, les milices du “général” Force.

Ce même mois d’avril (le 10), 27 personnes et un Casque bleu ont trouvé la mort dans cette opération militaire. Ce jour-là, les combats mettaient face à face d’un côté une patrouille composée de Casques bleus rwandais et des forces armées centrafricaines (Faca) et de l’autre, les milices, déterminées à conserver leur main-mise sur PK5.

Quatrième producteur mondial de la meilleure qualité de diamant

Mais les affrontements opposent aussi les groupes armés aux milices. L’enjeu de tout ce désordre ? Le champion de ces affrontements tous azimuts aura droit au contrôle des ressources naturelles dont regorge la RCA, entre autres, les diamants.

La Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants, est classé parmi les pays les plus pauvres de la planète. Et pourtant, la production de diamants alluvionnaires, de très bonne qualité (diamants de joaillerie), s‘établit à environ 500.000 carats bruts par an. La RCA figure en quatrième place mondiale (cinquième, selon d’autres sources) pour la bonne qualité de ses diamants.

C’est en 2013 que la RCA a basculé dans la violence tous azimuts, suite au renversement de François Bozizé par les Séléka, jadis dirigés par Michel Djotodia. Les choses se sont aggravées après le départ de Djotodia, contraint à l’exil.

Les chrétiens, désireux de prendre leur revanche suite aux exactions (supposées ou avérées) des musulmans de la Séléka, se sont constitués en milices connues sous le nom d’anti-balaka. Ce qui a tourné à l’affrontement interreligieux.

Depuis, le pays ne parvient pas à sortir de la spirale de violences, malgré la présence de la Minusca et de l’armée française dans le cadre de l’Opération Sangaris. Opération qui a d’ailleurs pris fin le 31 octobre 2016.

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