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Accueil des migrants africains : à quoi joue Israël ?

Israël

Encore un rétropédalage d’Israël sur le dossier des migrants africains menacés d’expulsion par l’Etat hébreu. Mardi les autorités du pays ont annoncé qu’elles abandonnaient leur plan d’expulsion.

Cette fois serait-elle la bonne ? On pourrait se hâter à répondre par l’affirmative. Mardi, en effet, le gouvernement israélien a annoncé avoir renoncé à son plan controversé d’expulsion de migrants africains entrés illégalement dans le pays.

Dans sa réponse transmise à la Cour suprême, l’Etat hébreu affirme s‘être résigné à cette option après le refus de pays tiers d’accueillir une partie des 42.000 migrants d’origine érythréenne et soudanaise qui vivent sur son sol.

Mi-avril pourtant, l’Ouganda s’est porté volontaire à accueillir ces migrants. “Le gouvernement (…) envisage positivement la requête” israélienne d’accueillir ces migrants, déclarait le secrétaire d’Etat Musa Ecweru, après plusieurs mois durant lesquels son pays a démenti tout accord sur la question.

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Micmac humanitaire

À l’annonce de son plan d’expulsion, en effet, Israël avait évoqué l’option de conduire les migrants vers des pays tiers, sans jamais les nommer. Mais plusieurs ONG ont pointé du doigt le Rwanda et l’Ouganda à qui Tel-Aviv aurait promis verser de l’argent pour servir de centres d’accueil. Les départs “volontaires” seraient alors “soutenus” par une somme de 3.500 dollars (environ 2.800 euros). Tandis que les réfractaires se verraient emprisonnés jusqu‘à ce qu’ils quittent le pays. Version contestée par les deux pays.

Face à cet échec et à la pression croissante des militants et même des survivants de la Shoah, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accepté de surseoir à son projet, assurant qu’un accord avec le HCR allait permettre de transférer plus de 16.000 migrants vers “des pays développés comme le Canada, l’Allemagne ou l’Italie”. En échange, l’Etat hébreu s’engageait à donner un titre de séjour à un nombre équivalent pouvant rester sur son territoire.

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Retour des centres de détention

Là encore, gros tollé, cette fois dans le camp du Premier ministre. Quelques heures après l’annonce de l’accord passé avec le HCR, M. Netanyahu l’a révoqué.

Finalement, la présente option qui semble s’imposer selon le gouvernement israélien, c’est la réouverture des centres de détention où seront gardés les migrants illégaux qui refusent de regagner leurs pays. Sauf que, ces centres souffrent de leur mauvaise réputation.

À plusieurs reprises déjà, les ONG de défense des droits de l’homme avaient accusé l’Etat hébreu de brimer les libertés de ces réfugiés, qu’Israël considère comme des migrants économiques.

Alors Israël a admis tacitement ne pas pouvoir renvoyer dans leur pays ces milliers d‘Érythréens et de Soudanais sans mettre leur vie en danger, leurs pays d’origine étant accusé de violation des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité.

Autre conséquence que pourrait susciter cette situation ambigüe, c’est qu’Israël verrouille davantage sa politique d’immigration déjà jugée sévère.

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