Rwanda
En 1994, lors du génocide rwandais, un million de personnes étaient été sauvagement massacrées en seulement cent jours. Le Rwanda s’en souvient.
La France, ainsi que d’autres pays, se sont joints aux Rwandais pour commémorer et honorer la mémoire des victimes du génocide de 1994 et par la même occasion, honorer la dignité des survivants de la tragédie. C‘était ce samedi, lors d’une cérémonie de la communauté rwandaise à Kasensero (Ouganda). C’est dans cette localité qu’environ 3.000 corps ont été retrouvés sur les rives du lac Victoria.
Il y a vingt-quatre ans, on estimait qu’un million de personnes avaient été sauvagement massacrées en seulement cent jours au Rwanda, entre avril et juillet.
Frank Mugambage, ambassadeur rwandais en Ouganda : “nous leur avons donné (aux autorités ougandaises) les dossiers, nous leur avons donné tout ce dont ils avaient besoin, des dossiers qui avaient été préparés par nos institutions de justice au Rwanda et ça a donc été suivi sur ce point et nous continuerons à le faire.’‘
Le génocide, d’une violence incompréhensible (de nombreuses personnes ont été découpées à la machette, d’autres, brûlées vives, les viols ne se comptaient plus), perpétré contre le peuple Tutsi et les Hutus modérés, fait désormais partie de l’histoire. Le Rwanda s‘étant engagé dans un chapitre différent, celui de la réconciliation et du développement.
Mais les souvenirs sont encore vivaces dans les esprits. C’est le cas de Jean de Dieu Uwamungu, survivant du génocide, présent à la cérémonie : “je n’ai jamais vu le corps d’un membre de ma famille. Quand je viens ici pour me souvenir dans mon esprit, j’imagine que je vois les corps de ma famille. Quand j’aurai fini de me souvenir ici, je serai très heureux.”
Veronial Katongole, lui aussi présent à cette cérémonie, a été témoin des horreurs. L’homme n’a pas oublié les scènes apocalyptiques qu’il a touchées du doigt.
“J’ai beaucoup souffert avec les corps en décomposition malgré les masques et les gants qu’un Français m’a laissé pour me protéger de la puanteur. Et d’ailleurs, je me battais avec des chiens qui voulaient manger les corps.”, dit-il.
La commémoration du 24e anniversaire du génocide rwandais renferme des messages cruciaux. Cet événement vient comme pour nous rappeler que ‘‘l’injustice partout est une menace pour la justice’‘.
La responsabilité de la France et la passivité de l’ONU dans l’enfer rwandais de 1994 font toujours débat. Accusé par les pro-Kagame d’avoir programmé la mort du président Juvénal Habyarimana (assassiné le 6 avril 1994 à Kigali) puis orchestré le génocide qui s’en est suivi, l’Hexagone a toujours nié les faits.
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