Cameroun
Des images qui vont sans doute faire le tour des réseaux sociaux. Tant elles témoignent de l’intensité des dégats perpétrés vendredi au village Mungo Ndor.
Comme bien d’autres bourgades, ce village situé à 20 km de la commune de Nguti, dans le département de Koupé-Manengouba, dans la région du sud-ouest du Cameroun a été vendredi, victime collatéral des affrontements entre éléments armés soupçonnés d’appartenir aux groupes séparatistes anglophones et les forces de défense et de sécurité camerounaises.
The picture of Mungo Ndor situated 20km from Nguti, headquarter of Nguti Sub Division in Kupe Manengouba SWR after military invasion this week. Several villagers now homeless; others have simply escaped.
The rate of displacement is disturbingly growing daily pic.twitter.com/2soiD9P1k4— Mimi237 (@Mimimefo237) 15 avril 2018
Si les sources contactées ne parlent pas de morts parmi les civils, elles font cependant état d’un déplacement massif de ces villageois vers les zones francophones et/ou vers le Nigeria voisin où règne le calme. « Des militaires vont de maison en maison et interpellent des jeunes gens soupçonnés d’appartenir à l’Ambazonia Defense Force (ADF- branche armée des séparatistes anglophones). Les personnes interpellées sont séquestrées, battues et leurs maisons incendiées », a indiqué John Ngu, habitant d’un des villages touchés par les combats.
Récit que les sources officielles ont battu en brèche. « L’armée a fait son travail avec professionnalisme et dans le respect des droits de l’homme », selon les propos du colonel Didier Badjeck, porte-parole de l’armée camerounaise.
>>> LIRE AUSSI : Cameroun : des attaques armées sanglantes dans la zone anglophone
Toutefois au moins 40 militaires et plus de 500 civils ont été tués dans les régions anglophones depuis le déclenchement en fin 2016 de la crise dite anglophone, selon le Réseau de Défenseurs des Droits Humains de l’Afrique Centrale (REDHAC). En outre, d’après le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) plus de 7000 personnes se seraient réfugiées dans l’Etat de Cross river au Nigeria. L’Agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) évoque pour sa part le chiffre de 28 000.
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