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Inspire Middle East

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Photos, cosplay et culture entre Abu Dhabi et Dubaï

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Le sommet culturel d’Abu Dhabi sur le thème “collaborations inattendues” a eu lieu sur l‘île d’Al Saadiyat dans le quartier culturel de la capitale qui accueille déjà le Louvre et qui comptera à terme pas moins de 8 musées.

Des ateliers, des présentations, des discussions ont eu lieu sur la facon dont la photo, les musées, la poésie ou la musique pourraient construire des ponts dans des sociétés où la liberté d’expression est limitée et dans des pays en proie à la guerre ou à la pauvreté. Les discussions ont porté sur des collaborations potentielles avec des organismes publiques et privées de 80 pays avec des lauréats du prix Nobel et des représentants de la Fondation Guggenheim et de l’UNICEF.

Joumana El Zein Khoury, experte des collaborations culturelles est le fer de lance du “Fonds Prince Claus pour la culture et le développement”, une organisation néerlandaise qui s’engage à miser sur des artistes et des critiques dont la parole est limitée à cause de conflits politiques ou qui rencontrent des difficultés économiques. Il y a quatre ans, l’organisation a collaboré avec le Fond arabe pour les Arts et la Culture et la Fondation Magnum à New York.

“Nous avons rencontré nos partenaires et nous leur avons dit, “Quelle est la chose la plus importante à soutenir aujourd’hui dans le monde arabe ? Ils ont répondu le documentaire photo parce qu’on avait besoin de raconter différemment ce qui se passait dans le Monde Arabe à travers les voix des arabes. La culture est un besoin de base. La culture est aussi importante que la nourriture, la santé, le logement parce qu’elle vous dit qui vous êtes à la fin de la journée, c’est votre identité”, estime Joumana El Zein Khoury.

“Montrer et partager la beauté de ces gens”

A 51 ans, Jimmy Nelson, a vécu de façon nomade depuis sa petite enfance où il courait le monde avec son père géologue. Son envie de voyager s’est précisée quand il a eu 18 ans. Jimmy a voyagé au Tibet, et, armé de son appareil photo, il a commencé à capturer l’essence de ces peuples. Depuis, il passe 80% de son temps à voyager, à photographier des groupes ethniques auparavant invisibles, des Woodabes du Tchad aux Longhorn Miao du Sud de la Chine en passant par les anciens groupes arctiques indigènes de la péninsule de Tchoukotka. Après son premier livre intitulé “Avant qu’ils ne disparaissent”, publié en 2010, le deuxième livre de Jimmy sortira en octobre, en même temps qu’une application numérique qui permet aux lecteurs de pénétrer dans l’univers de ses photos à 360 °.

Passionné pour les cultures de tous horizons et désireux de photographier les communautés du Moyen-Orient, il était invité à cette édition du Sommet de la culture.

Rebecca MacLaughlin Duane : Votre travail est fascinant, je suis intriguée de savoir comment vous entrez en contact avec des gens qui ne parlent pas le même langage que vous ?

Jimmy Nelson : Vous devez vous abandonner totalement, faire sauter toutes les barrières, si je peux utiliser cette métaphore, vous mettre à nu. Et vous devez devenir très vulnérable. Vous devez oser montrer toutes vos émotions, toutes vos peurs. Quelqu’un m’a décrit comme Mr Bean avec un appareil photo ! Et je crois qu’en creux j’ai développé une forme de communication, très vulnérable, très physique et très émotionnelle. Je veux désespérément montrer et partager la beauté de ces gens.

RMD : Vous aimez travailler avec un vieil appareil photo de plus de 50 ans. Que capture-t-il de plus que ne peut le faire la technologie moderne ?

JN : Si j’ai juste un filtre de photo et que j’ai passé un mois à voyager pour arriver jusqu‘à vous, que vous vivez sous une cascade quelque part au milieu de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, que vous avez un look extraordinaire et que je veux montrer à quoi vous ressemblez, je ne vais pas oser appuyer sur l’obturateur avant que tout soit absolument parfait. Et souvent je passe trois ou quatre jours à faire ca parce qu’il y a seulement un moment propice, et ensuite je place le filtre devant l’appareil et je prends la photo. Je ne la vois pas avant mon retour à Amsterdam. C’est extrêmement palpitant.

RMD : Quel est le shooting le plus difficile que vous ayez réalisé ?

JN : 1.500 kilomètres au Nord du cercle arctique, vit une communauté appelée les Dolgans. Ils vivent dans de petites huttes comme éleveurs de rennes. Ils n’avaient jamais été photographiés avant et c‘était sauvage, extrême. Et il n’y avait seulement que 2 heures de lumière par jour parce qu’on était en janvier. Aujourd’hui je trouve des environnements comme New York ou Londres bien plus hostiles que la Papouasie Nouvelle-Guinée ou la Sibérie parce qu’il y a tellement de gens et ils ont si peu de liens.

RMD : Vous voulez vraiment créer une prise de conscience sur ces cultures indigènes à travers votre travail, que voulez-vous que les gens gardent avec eux quand ils regardent vos photos ?

JN : Je veux que les gens regardent mes photos et voient de la fierté. Et je veux que les gens regardent mes photos et voient la beauté, la richesse. Mais je veux que ce soit authentique. Ces lieux où je vais ont zéro richesse matérielle mais ils ont une richesse de pensée, une richesse de culture, une richesse de croyance, une richesse de l’amour pour tout un chacun, une richesse d‘être fier de qui ils sont. Laisser une trace dans les consciences de l’extraordinaire beauté de ces gens, c’est ca le message.

RMD : Vous n’avez pas encore travaillé aux Emirats Arabes Unis, vous avez envie d’explorer le Moyen-Orient, quelle pourrait être votre prochaine destination ?

JN : Je pense qu’il y a une quantité fantastique de culture ici qui n’est pas vue, qui est cachée. J’aimerais énormément revenir ici. Je me souviens de regards, de la chaleur. Je me souviens de la force et de l’extrême intensité. Et de la beauté… et c’est certainement ce qui m’inspire le plus.

RMD : Dites-moi, après tous ces voyages, toutes ces rencontres, êtes-vous de ceux qui pensent que l’homme est bon ?

JN : 100% bon et je crois vraiment que certains êtres humains sont fiers, beaux et bons. Et si vous montrez ca, que vous êtes vulnérables, ouverts et que voulez donner, vous recevrez beaucoup plus. Et je n’ai jamais eu d’expérience dans ma vie, (je viens d’avoir cinquante ans), d’aucune forme que ce soit d’agression. J’aimerais croire fermement que je vais continuer à vivre avec ce sentiment jusqu‘à ma mort. Peut-être qu’un jour quelqu’un viendra par derrière me taper dessus avec un marteau, “c’est la vie”, mais avant que ca m’arrive je resterais convaincu que les gens sont intrinsèquement bons.

Cosplay et super héros à Dubaï

Capes, collants et masques sont les accessoires indispensables des fans de cosplay au Dubaï Comic Con. Pendant trois jours, 70.000 fans de science-fiction, de mangas et d’animation ont participé à cette édition. Tous ont rivalisé d’originalité pour le concours de Cosplay ou de jeux de rôle en costume. Meilleure tenue d’enfants, meilleur costume de Marvel ou meilleur personnage de jeu faisaient partie des catégories du concours. Samantha a dépensé 500 dollars pour sa tenue Crystal Maiden, un hommage au jeu en ligne fantastique Dota.

“J’adore Dota, j’adore Crystal Maiden, alors je vais sortie le grand jeu, je vais m’habiller en cosplay et je vais interpréter mon personnage préféré. Je suis venue la première fois ici l’année de l’ouverture et depuis je viens presque chaque année. J’adore être là, voir les vendeurs, les allées des artistes, quels sont les invités et participer au cosplay”, explique cette fan.

Ce genre de manifestation se déroule chaque année dans plus de 25 pays. La première s’est tenue à San Diego dans les années 70. Les participants aux Emirats Arabes Unis ont eu la chance de rencontrer plusieurs stars de leurs films préférés. Ils ont parfois attendu plusieurs heures pour espérer un autographe et un selfie avec Ezra Miller qui joue le super héros Flash dans le fim Justice League. Ils ont aussi pu poser des questions à Kristian Nairn qui joue le gentil géant Hodor dans la série populaire Game of Thrones. Les amateurs d’arts martiaux n’ont pas été oubliés avec des cours de karaté de l’acteur Jason David Frank qui joue green Ranger dans la série télévisée Power Rangers. C‘était sa première visite au Moyen-Orient. Il a été séduit par l’enthousiasme des fans et par la richesse de leur costume.

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