Burundi
Il faut trouver un remède aux maux qui rongent la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) qui se meurt. C’est le cri de cœur lancé par son secrétaire exécutif permanent, Herman Tuyaga ce mardi.
La CEPGL qui réunit en son sein la République démocratique du Congo, le Burundi et le Rwanda est plongée dans une léthargie qui impacte négativement son fonctionnement. Plus de sommets de chef d’Etat depuis plus d’une décennie, ni d’assises du Conseil des ministres, encore moins de cotisations. Le diagnostic est mauvais, l’institution va mal.
Ce mardi, Herman Tuyaga son secrétaire exécutif permanent a de nouveau tiré la sonnette d’alarme afin de sauver ce qui reste de la communauté qu’il dirige. C‘était en marge d’un atelier organisé par la CEPGL à Bujumbura la capitale burundaise.
Avant tout, il a appelé les pays membres à s’acquitter de leurs cotisations “parce que les contributions constituent un investissement, et vous ne pouvez pas attendre un retour sur un investissement que vous n’avez pas réalisé”, a-t-il argué. À côté de cela, l’autre mal auquel il faut remédier, c’est la non-tenue des sessions entre ministres et chefs d’Etats de la région.
Plombée par les rivalités internes
Depuis 2014, en effet, plus aucun Conseil des ministres n’a été tenu. Quant au sommet des Chefs d’Etat, le dernier remonte à 2007, alors qu’il est censé se tenir chaque année. Pourtant, jusqu’au début des années 90, la CEPGL dont la création remonte à 1976 était un bel exemple de coopération. Mais les nombreux conflits qui ont miné ses pays membres ont fini par avoir raison de son succès, du moins jusqu’en 2007, année à laquelle ils ont tenté de la réanimer.
“C’est un handicap pour la Communauté quand deux organes au sommet ne se réunissent pas malgré la relance de cette Communauté en 2007”, a souligné Herman Tuyaga.
L’un des facteurs qui encouragent un tel ralentissement de l’activité serait la “méfiance” qu’ont développée les autorités des pays qui composent l’institution sous-régionale, croit savoir M. Tuyaga. L’exemple des relations exécrables entre le Rwanda et le Burundi qui s’accusent mutuellement de complot, pourrait en l’espèce servir d’exemple.
Sauf que, plus l’inertie perdure, plus la Communauté économique des pays des Grands Lacs perd du crédit auprès des institutions internationales, supposées l’aider à mobiliser les fonds pour le développement de la région.
“Dire que nous travaillons réellement, ce serait trop dire ; nous fonctionnons difficilement. C’est pourquoi, nous disons qu’il y a eu urgence que les chefs d’Etat se réunissent et que le Conseil des ministres prenne ses assises parce qu’il y a beaucoup de choses qui les attendent”, a ajouté M. Tuyaga en référence aux accords actualisés qui n’attendent que d‘être signés.
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