Botswana
Le Botswana investit dimanche son nouveau président, Mokgweetsi Masisi, au cours d’une cérémonie destinée à souligner la passation de pouvoir en douceur qui a lieu dans ce pays, l’un des plus stables du continent africain.
Ian Khama, le fils du premier président du Botswana après son accession à l’indépendance en 1966, a officiellement quitté ses fonctions samedi après les avoir exercées pendant dix ans, la durée maximale autorisée.
Le vice-président Mokgweetsi Masisi prendra les rênes d’un pays qui jouit d’une bonne gouvernance et d’importants revenus des secteurs du diamant, de la viande bovine et du tourisme.
Le Botswana est considéré comme le pays le moins corrompu d’Afrique par Transparency International mais est confronté à un taux de chômage croissant et à des tensions provoquées par le partage inégal des richesses provenant du diamant.
Ian Khama a achevé cette semaine une tournée nationale d’adieux aux 2,2 millions d’habitants du pays.
Le gouvernement a publié des photos de M. Masisi assistant samedi à une répétition générale de la cérémonie d’investiture.
L‘événement, qui sera retransmis par la télévision, se tiendra dimanche matin dans l’enceinte du Parlement à Gaborone, en présence de 1.200 personnes.
Mokgweetsi Masisi, 55 ans, est un proche de M. Khama et un vétéran du parti au pouvoir, le Parti démocratique du Botswana (BDP).
Ancien enseignant formé aux Etats-Unis, il a travaillé pour l’Unicef et été ministre de l’Education. Son père avait également été membre du gouvernement.
Quatre partis de l’opposition veulent changer la donne
Franc et direct, Ian Khama, 65 ans, s’est fait une réputation de ne pas s’embarrasser outre mesure des usages diplomatiques. “Sur le plan international, il se présente volontiers en leader moral de la région, en exemple de président qui respecte les lois et les coutumes en démissionnant et se permet d’inviter les présidents (Joseph) Kabila et (Robert) Mugabe à respecter la démocratie et l’Etat de droit”, note l’analyste Matteo Vidiri, du cabinet BMI Research.
“Mais le ralentissement de l‘économie et la grogne croissante de sa population écornent la belle image du président spécial d’un pays qui échappe à la malédiction des pays riches en ressources naturelles”, ajoute-t-il.
Le BDP a remporté haut la main les élections de 2009 et 2014. Mais les critiques de M. Khama ont pointé du doigt sa méthode toute militaire d’exercer le pouvoir, aux limites de l’autocratie.
Quatre partis de l’opposition ont annoncé qu’ils pourraient s’unir pour les élections de 2019 afin d’essayer de déloger le parti au pouvoir depuis l’accession du Botswana à indépendance.
Au cours d’une cérémonie d’adieux la semaine dernière dans son village, Serowe (est), M. Khama a reçu une profusion de cadeaux parmi lesquels un 4×4, 143 vaches, des centaines de poulets, l‘équivalent de quelque 44.000 dollars (35.700 euros) et une luxueuse caravane entièrement équipée.
AFP
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