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Inspire Middle East

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L'or, j'adore !

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Cette semaine, l’équipe d’Inspire Middle East vous propose de vous transformer en chercheur d’or avec un programme dédié au précieux métal. Le silence est d’or, est-il coutume de dire, pourtant, nos reporters ont rencontré de nombreuses personnes ayant quantité de choses à dire sur le sujet. Ils se sont rendus dans le luxueux hôtel dubaïote Burj Al Arab où l’or se retrouve jusque dans les verres et les assiettes. Ils vous proposent aussi de découvrir le travail d’une joaillière émirati spécialisées dans la création de parures de mariage, en or. Enfin, au souk de l’or de Dubaï, les commerçants racontent le métal jaune, un investissement, selon eux, en or.

L’or, LA valeur de référence

Quand les temps sont difficiles, bien placer son argent pour optimiser une bonne rentabilité peut s’avérer une affaire délicate. Pour Jeffrey Rhodes, spécialiste en or reconnu et consultant principal pour l’institution financière RAKGOLD, il est grand temps que l’or, produit vedette, fasse briller les yeux des consommateurs.

« L’or a été la valeur refuge par excellence pendant plus de 5 000 ans. Depuis il n’a pas seulement explosé dans ce sens, il a littéralement tout dépassé ! Depuis 2001, le prix de l’or est en hausse de 400 %. Et depuis que les monnaies ont été autorisées à flotter, en 1971, il a augmenté de 4000 %. L’or est donc sans aucun doute, LA valeur de référence », dit-il.

Jeffrey Rhodes pense que le prix de l’or pourrait se rapprocher des 1 500 dollars cette année. Il estime également qu’en mettant au moins 10 % de nos économies dans le métal jaune et en faisant preuve d’un peu de patience, une belle somme pourrait bien être à la clef.

« L’or n’est pas un investissement, c’est un produit d‘épargne – souvenez-vous toujours de ça. Quand vous percevez votre salaire à la fin du mois, investissez-en une partie dans l’or – un petit montant. Et vous serez alors heureux. Dans vingt ou trente ans, croyez-moi, cet or vaudra beaucoup plus que ce qu’il vaut aujourd’hui », assure Jeffrey Rhodes.

Outre les produits financiers, il existe un moyen plus engageant d’investir dans l’or, en l’achetant à l’état brut ou dans sa forme décorative.

L’Inde est le plus grand consommateur d’or au monde. Le métal jaune sert notamment à payer la dot de mariage. Mais même pour les acheteurs qui paient comptant, certaines pièces sont au-dessus de leurs moyens. Comme la plus grosse bague en or du monde – La bague en or jaune de 21 carats actuellement exposées à Sharjah. L’ « Etoile de Taiba» , comme on la surnomme, est ornée de plus de cinq kilos de pierres précieuses. Sa valeur est estimée à 3 millions de dollars.

Pourtant, le négociant en or Tawhid Abdullah rapporte que malgré une taxe de 5 % imputée à l’or par les Emirats Arabes Unis cette année, ses clients réguliers n’ont pas été découragés par des prix qui ont légèrement gonflé.

« Je pense que pour les détaillants, il n’y a pas beaucoup d’impact, parce que nous restons les moins chers, avec le meilleur rapport qualité-prix au monde », estime Tawhid Abdullah, président de Dubaï Gold & Jewellery Group.

Avec Dubaï, premier importateur mondial de bijoux finis, l’impact à long terme de la TVA sur les grossistes reste cependant à voir.

« Nous sommes un peu dans une phase de transition en ce qui concerne les réexportations. C’est donc une nouvelle ère pour nous en tant que commerçant qui sommes spécialisés dans la réexportation d’environ 75 à 85% des importations totales de bijoux », ajoute Tawhid Abdullah.

Selon Tawhid Abdullah, en 2018, les créations de bijoux en or devraient continuer à suivre les tendances observées sur les podiums de New York et de Londres, malgré une hausse de la popularité de l’or blanc ces dernières années. Les clients restent apparemment des puristes dans l‘âme.

« L’or jaune est de retour et devrait être le grand héros de la situation. Je crois personnellement que pendant des milliers d’années, il a toujours été le meilleur et il le redevient. L’or jaune, les pierres de couleur et la nacre de différents tons, opèrent un retour en force », analyse le président de Dubaï Gold & Jewellery Group.

Les experts sembleraient plutôt d’accord avec Tawhid Abdullah, même s’ils ne peuvent pas, eux-mêmes, se parer d’or.

« Chaque fois qu’il y a un mariage, une fête, j’achète de l’or pour mes proches. Est-ce que moi-même j’en porte ? En fait, j’aimerais bien, mais porter des bijoux en or pour un homme n’est pas en accord avec la religion dans cette partie du monde. Mais l’or, j’y crois véritablement, j’en parle, je le négocie, je suis un grand fan d’or », dit le consultant Jeffrey Rhodes.

« Al Dahab », le choix des femmes

Rebecca McLaughlin-Duane, euronews : “La demande mondiale d’or augmente généralement autour du mois de septembre pendant la saison des mariages en Inde, et de mars à octobre aux Émirats arabes unis. Abdul Karim Hanif s’est rendu à Abu Dhabi pour découvrir comment les jeunes épouses émiraties du millénaire embrassent les changements”.

En arabe, l’or est connu sous le nom d’«‘Al Dahab» et il reste l’un des choix de bijoux les plus répandus pour les femmes à travers tout le Moyen-Orient. Pendant des siècles, il a été coutume d’acheter de l’or pour les fêtes de mariage dans la région. Certains cadeaux peuvent peser jusqu’à trois kilos. La créatrice émirati Fatima Al Daheri, a appris son métier dans la joaillerie familiale « Amwaj » et a fondé sa propre marque, Ruwaya, à Abu Dhabi il y a trois ans.

Le directeur général Jamil Dimachkie, qui supervise depuis des années les deux entités, la joaillerie et la nouvelle marque, affirme que les clients du millénaire demandent toujours des métaux précieux traditionnels, de l’or dans des tons jaunes, roses et blancs mais enrichis de nombreux ornements.

« Plus précisément, ces cinq ou six dernières années, les acheteurs se sont davantage tournés vers des pierres plus précieuses, mais l’or représente encore une grande partie de la dot. Tout ce que l’on produit doit contenir de l’or 18 carats », explique de directeur général de « Ruwaya bijoux ».

Quatre-vingts pour cent du chiffre d’affaires annuel de la bijouterie « Amwaj » provient des ventes de parures de mariage, avec des prix débutant à 13 mille dollars. Ces parures qui comprennent généralement des boucles d’oreilles incrustées de bijoux, un collier et une alliance, le tout réalisé avec de l’or 18 carats.

Les créations de Fatima rencontrent un vif succès. Les clients passent souvent leur commande un an avant la date de leur mariage. Cela permet un timing parfait. Une année entière permet à la joaillière de prendre son temps pour imaginer des créations souvent complexes.

« L’or est un métal facile à travailler, il possède des propriétés physiques qui le rendent idéal pour la fabrication de bijoux. Il fond sans difficulté, il est malléable et facile à polir », détaille Jamil Dimachkie.

Les clients de Fatima et Jamil sont des globe-trotters dont les goûts sont inévitablement influencés par les voyages et les dernières tendances dévoilées sur les réseaux sociaux. Et malgré tout ça, les deux professionnels pensent que les futurs mariés ne changeront pas leur or contre du platine ou de l’argent.

« Investir dans l’or a toujours été une bonne chose. C’est comme rassembler ses économies dans un bas de laine. Les bijoux et leur forme sont différents les uns des autres, mais l’or reste l’or », conclut Jamil Dimachkie.

Un hôtel « 7 étoiles » tout en or

Rebecca McLaughlin-Duane, euronews : “L’or a longtemps été utilisé dans bon nombre d’industries. De la dentisterie à la médecine, en passant par la technologie numérique. On se sert même de l’or pour le revêtement des vaisseaux spatiaux. Mais le métal précieux a aussi son côté plus léger. Les clients de l’hôtel Burj Al Arab s’en aperçoivent d’ailleurs dès qu’ils franchissent les portes de cet établissement luxueux et doré”.

Surnommé le seul « hôtel 7 étoiles » du monde, le Burj Al Arab propose des suites en duplex dont les prix avoisinent les 19 000 dollars la nuit. Depuis son ouverture en 1999, l’intérieur de ce luxueux hôtel a fait parler de lui. L’or 24 carats importé de France et d’Espagne occupe en effet une place prépondérante. Il s’étale sur plus de deux mille mètres carrés.

« Sur chaque mètre carré de cet hôtel, vous verrez un morceau d’or. C’est en général parlant. On peut en trouver dans une chaise, sur un cadre, au plafond. Il y a de l’or partout. Si une seule chaise est abîmée, nous devons toutes les changer, car après oxydation la couleur est différente. Le dôme est très difficile d’accès car il se trouve très haut et il y a ce très grand lustre en plein milieu. Nous devons utiliser un échafaudage », explique Mounir Lakkis, directeur technique de l’hôtel Burj Al Arab.

La salle de bal accueille régulièrement des événements somptueux et les clients qui la loue trouvent l’occasion en or pour adapter leur menu à leur environnement.

« Nous avons eu une demande pour, je crois, une pièce montée de six étages. Les mariés voulaient que tout soit recouvert d’or, alors nous l’avons réalisée pour eux. Nous organisons presque à chaque fois un mariage indien… et donc un mariage en or », raconte Mounir Lakkis.

En plus de son travail, Mounir est aussi artiste. Certaines de ses œuvres ont été exposées dans l’hôtel. Ses créations sont souvent caractérisées par des feuilles d’or soigneusement travaillées.

« Personnellement, je veux que l’or reflète mon ombre. Ça peut aller jusqu’à prendre mon âme. C’est une matière chaude et c’est comme si je me sentais fort quand je travaille avec l’or, surtout quand je tiens un simple papier tout mince entre les mains. Je sens, à ce moment-là, que joue avec quelque chose de très précieux », exprime le directeur technique de l’hôtel Burj Al Arab.

Après quelques heures de détente au Spa et de soins réalisés sur des lits remplis de cailloux d’or chauffés, les clients de l’hôtel sont invités à siroter des cappuccinos à la poussière d’or et à grignoter des gâteaux dorés de 24 carats. Pour terminer cette journée de plaisirs sensoriels, ils peuvent se diriger vers le 27e étage et son bar à cocktails brillant… pour déguster des boissons agrémentées d’or liquide et de perles d’or.

« Dans une journée, je fais en moyenne deux cents cocktails et environ quatre-vingt-quinze pour cent d’entre eux sont des cocktails dorés. Donc quand je rentre chez moi, mes chaussures et mes vêtements sont couverts de poussière d’or. Nous utilisons aussi des morceaux de sucre d’or, de l’or bien sûr, de la poussière, du liquide et des feuilles d’or », explique Sudheera, préparateur de cocktails l’hôtel Burj Al Arab.

L‘échantillonnage des cocktails, avant qu’ils ne soient servis aux clients, est un événement quotidien pour Sudheera… et ce travail compte certains avantages.

« L’or est un trésor de bienfaits pour la santé. Il permet de vivre plus longtemps et aide le corps à guérir plus vite. Donc, je pense que je suis l’une des personnes les plus en forme de la planète. Mes amis disent que je brille la nuit. De nos jours tout le monde veut être en bonne santé, alors je pense que c’est ce qui fait la popularité des cocktails en or », dit-il.

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