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RDC : des détenteurs de téléphones « anti- Kabila » fouillés ou arrêtés par de prétendus policiers

RDC : des détenteurs de téléphones « anti- Kabila » fouillés ou arrêtés par de prétendus policiers

République démocratique du Congo

La RDC encore sur la sellette. Et pour cause, la fouille effectuée par des éléments en uniforme de la police sur des personnes détenant des smartphones contenants des vidéos « compromettantes ».

C’est quoi une vidéo « compromettante » ou « litigieuse » ? Inutile de fouiller et farfouiller dans les dictionnaires de la langue française. La définition est à rechercher de l’autre côté de la rive gauche du fleuve Congo. Quelques petits exemples pour mieux comprendre.

Le journaliste Kimponzo Mayala, a récemment passé plus de 24 heures entre quatre murs d’une prison. Son crime ? Son téléphone contenait une vidéo où un pasteur protestant dénonçait la répression « sanglante » des marches de laïcs catholiques des 31 décembre et 25 février derniers à l’occasion de la commémoration de la mort de Laurent Désiré Kabila.

Membre du « Collectif 2016 », Tatiania Nigam Miandabo a subi le même traitement. Son téléphone contenait des photos du cadavre de Rossy Mukendi Tshimanga. Fondateur du Collectif 2016, Mukendi Tshimanga est tombé le 25 février sous les balles de la police (selon des témoins) lors des marches des laïcs catholiques.

Un comportement qui ne laisse pas indifférents des observateurs. « Ils violent les dispositions de la loi sur les télécommunications qui interdisent l’interception ainsi que la consultation des messages et autres communications d’un citoyen sans autorisation au préalable du procureur général », déplore un activiste des droits de l’homme cité par Les Dépêches de Brazzaville. « Ces gars ne comprennent rien. Dès qu’ils tombent sur une photo ou une image qui ne les satisfont pas, ils vous créent des ennuis », commente Etienne Yalunde, juriste.

Des vidéos compromettantes qui enrichissent des policiers

Mais, qui sont ces policiers ? Ce sont peut-être des fantômes, car les autorités kinoises disent ignorer le phénomène. Toutefois, ces agents de sécurité opèrent en uniformes de la police de RDC et disent appartenir à l’agence nationale des renseignements (ANR), service de renseignement congolais. Il y a aussi qu’ils incarcèrent les « contrevenants » dans des lieux de détention officiels, selon une source jointe au téléphone.

Une autre source pointe du doigt les « Jeunes leaders » ou « Soldats politiques », mouvement de jeunesse affilié au Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) du président Kabila. Ce mouvement dont le responsable Popol Badjegate se dit prêt à tout pour défendre le pouvoir
.

Dans un contexte où le régime de Kabila semble fortement désavoué, il n’est pas exclu que les autorités congolaises mettent en œuvre d’autres stratégies sécuritaires pour mieux garantir la paix et la stabilité.

Mais, mauvais contexte ou pas, ces policiers fantômes se font les poches, puisque toute libération s’obtient contre des espèces sonnantes et trébuchantes.

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