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Kenya : mort du dernier rhinocéros blanc mâle du Nord

Kenya : mort du dernier rhinocéros blanc mâle du Nord

Kenya

Le dernier rhinocéros blanc du Nord mâle est mort au Kenya à l‘âge de 45 ans, ne laissant plus en vie que deux femelles de cette sous-espèce, ont annoncé mardi ses gardiens.

Nommé Sudan, le rhinocéros souffrait depuis longtemps de complications de santé liées à son âge et après une sérieuse détérioration de sa santé, “l‘équipe vétérinaire a pris la décision de l’euthanasier”, selon un communiqué publié par la réserve Ol Pejeta du Kenya où il vivait.

“Son état de santé s’est significativement détérioré ces dernières 24 heures; il n‘était plus capable de tenir debout et souffrait beaucoup”, a précisé l‘équipe d’Ol Pejeta, une réserve de 350 km2 située à quelque 200 km au nord de Nairobi.

Six individus de cette sous-espèce (“Ceratotherium simum cottoni”) avaient été capturés dans les années 1970 au Sud-Soudan et transférés au zoo tchèque de Dvur Kralove. Ce zoo, située dans le centre de la République tchèque, est le seul endroit au monde où il a réussi à se reproduire en captivité.

Les deux dernières femelles de cette sous-espèce encore en vie à Ol Pejeta, Najin et Fatu, sont nées à Dvur-Kralove.

La dernière naissance, celle de la femelle Fatu, remonte au 29 juin 2000. Comme pour conjurer le sort, son nom de Fatu signifie “Déesse de la vie éternelle” dans la langue des Masaï.

En 2009, quatre rhinocéros blancs du Nord de Dvur-Kralove, dont Sudan, ont été transférés à Ol Pejeta, dans le cadre du projet baptisé “L’ultime chance de survie”.

Les spécialistes tchèques et kenyans espéraient que le niveau des hormones femelles redeviendrait normal dans leur milieu naturel ce qui permettrait la reproduction biologique. Cet espoir ne s’est pas réalisé.

“Sudan a vécu une vie exceptionnellement mémorable”, a indiqué le zoo tchèque mardi, dans un communiqué.

Sudan “a largement contribué à la survie de sa sous-espèce, en engendrant deux femelles (Nabire morte en 2015 à Dvur-Kralove et Najin, ndlr). Il passait ses dernières années en Afrique, où il a gagné le cœur d’un grand nombre de gens, grâce à son honnêteté et sa ténacité”, poursuit le texte.

“Sudan a été un animal exceptionnel, incroyablement gentil. Il n’a jamais manifesté aucun signe d’agressivité, il était très obéissant”, se souvient son ancien éleveur de Dvur-Kralove, Jan Zdarek, cité mardi par l’agence CTK.

Le décès de Sudan est synonyme de l’extinction de sa sous-espèce. A moins que les scientifiques qui ont prélevé son matériel génétique parviennent à développer des techniques de fécondation in vitro afin de concevoir des “bébés rhinocéros éprouvettes” qui seraient implantés dans une mère porteuse d’une autre sous-espèce.

“Des échantillons du matériel génétique (de Sudan) ont été prélevés hier”, lit-on aussi dans le communiqué du zoo de Dvur-Kralove.

Le rhinocéros blanc du Nord doit en premier lieu son extinction au braconnage, en raison notamment des prétendues vertus médicinales attribuées à sa corne en Asie, en particulier en Chine et au Vietnam.

L’espèce a été d’autant plus décimée par le braconnage dans les années 70 et 80 que ses territoires traditionnels – Centrafrique, Tchad, République démocratique du Congo, actuel Soudan du Sud – étaient en proie aux conflits, et donc largement des zones de non-droit propices aux activités criminelles.

La dernière population sauvage de la sous-espèce comprenait entre 20 et 30 individus en RDC et elle a disparu dans les combats à la fin des années 90 et au début des années 2000. En 2008, le rhinocéros blanc du Nord était déjà considéré comme éteint à l‘état sauvage.

AFP

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