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Zimbabwe : sévère critique de Mugabe contre Mnangagwa

Zimbabwe

Ingratitude, illégitimité de son pouvoir, …. Dans une interview accordée hier à une chaîne de télévision, l’ancien président zimbabwéen n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour brocarder son successeur.

Robert Mugabe désormais en mode opposant. C’est ce que l’on pourrait dire de celui qui a dirigé le Zimbabwe d’une main de fer pendant plus de 37 ans jusqu‘à novembre dernier quand il a été contraint à la démission par l’armée.

Une armée qui a installé volontiers Emmerson Mnangagwa au pouvoir, alors que ce dernier avait été démis de son poste de vice-président de la République près d’une semaine avant la chute du « Vieux Lion ». Un limogeage dont la conséquence aurait été l’accès au pouvoir suprême de Grace Mugabe, avaient suspecté les cadres de la Zanu-PF, le parti au pouvoir.

Pour Robert Mugabe, le pouvoir de Mnangagwa est illégitime et dénonce un coup d’Etat. “Je ne déteste pas Emmerson, je l’ai amené au gouvernement. Mais il doit être correct. Or, il est incorrect là où il est. Il est dans une posture d’illégalité et d’illégitimité “, a déclaré l’ex-président à la chaîne nationale sud-africaine SABC.

Or, la belle histoire politique entre Mnangagwa et Mugabe commence en prison dans les années 1970 quand le Zimbabwe luttait contre les colons britanniques pour accéder à l’indépendance. Reconnu coupable de sabotage sous la domination de la minorité blanche, Emerson Mnangagwa est condamné à mort. Mais, il évite la pendaison parce qu’il était considéré comme jeune au moment du « crime ». Pour Mugabe, Mnangagwa lui doit la vie sauve.

“Trahi par celui que j’ai nourri et sauvé de la mort”

Et durant le long règne de Mugabe, Mnangagwa a connu une brillante carrière politique. Au point d’occuper des postes très importants et stratégiques comme, Premier ministre, président du Parlement, chef des renseignements et ministre de la Sécurité. Non sans se montrer indispensable, car Mnangagwa est accusé d’avoir été aux avant-postes dans l’exécution de « sales boulots » comme cette répression hautement sanglante qui avait fait plus de 10 000 morts dans la province du Matabéléland. Ce qui lui a valu le surnom de « Crocodile », car il savait croquer à belles dents quiconque osait s’opposer au régime de son mentor.

Et du coup Mugabe pense à l’ingratitude et dit ne rien comprendre de l’attitude de son successeur. « Je n’ai jamais pensé que celui que j’avais nourri et emmené au gouvernement et pour qui j’ai travaillé si dur en prison afin de le sauver alors qu’il était menacé de pendaison, se retournerait contre moi un jour ».

Mais, quelle sera la réplique du « Crocodile » à ce quasi-réquisitoire du « Vieux lion » ? Difficile de le savoir. Une chose est cependant sûre. Malgré ses 94 ans, Mugabe joue désormais sa partition politique en tant qu’opposant afin peut-être de continuer à baliser le terrain pour son épouse Grace. Et partant prendre sa revanche.

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