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Afrique : quelle attitude face aux querelles entre les grandes puissances ?

Afrique : quelle attitude face aux querelles entre les grandes puissances ?

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Implicitement ou explicitement, l’Occident et la Russie se disputent l’Afrique. Mais, comme pendant la guerre froide, le continent continue de se faire écraser sans pour autant se situer face à l’histoire universelle.

Les envolées verbales qui accompagnent les séjours de travail des chefs de la diplomatie russe et américains expliquent clairement que les deux puissances veulent faire de l’Afrique un dojo. Et comment entend réagir le continent ?

La hache de la guerre froide a-t-elle été déterrée ? Si pas encore, elle est tout de même en passe de l‘être. Avec toujours les mêmes acteurs : les riches États-Unis et la forte Russie. Il n’est nullement besoin de se servir de lunettes politico-diplomatiques pour s’en rendre compte. Pourtant logés à la même enseigne de l’honneur dans un luxueux hôtel d’Addis-Abeba, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson et son homologue russe Serguei Lavrov en tournées séparées en Afrique, n’ont pas pu s’adresser l’un à l’autre avec courtoisie, pourtant trait de caractère des diplomates.

Les deux diplomates se sont plutôt précipités à des joutes verbales on ne peut plus désobligeantes frisant l’atmosphère qui a prévalu de 1945 à 1989, période de la fameuse guerre froide. Une guerre froide pendant laquelle des « grands » de ce monde ont livré bataille en piétinant les petits, dont l’Afrique.

>>> LIRE AUSSI : Ethiopie : Tillerson et Lavrov dans le même hôtel, mais pas de rencontre prévue

Cette “guerre” ne doit pas être africaine

C’est bien à cette confrontation à laquelle elle n’avait rien à voir que l’Afrique a payé un tribut plus lourd que celui des acteurs eux-mêmes. Quelle que soit l’envergure des monuments qu’on puisse lui dédier, on ne ressuscitera jamais Emery Patrice Lumumba. Lui a qui été lâchement liquidé entre autres parce qu’il voulait conduire son pays sur la voie rouge des Pays du Pacte de Varsovie.

Lumumba n’est donc qu’un infime exemple du nombre incalculable de ces Africains qui ont payé pour avoir soit cédé à la campagne de stigmatisation du communisme par les Occidentaux, soit pour avoir cru naïvement à une lutte acharnée contre les « impérialistes et néo-colonialistes » sous la houlette de l’URSS, alors que l’histoire a fini par démontrer que Staline et les siens n‘étaient pas des Mère Teresa.

Et que doit faire l’Afrique ? La réponse à cette question devrait aider le continent à prendre date avec l’histoire, car il est évident que quel que soit le vainqueur de la confrontation entre les grands de ce monde, l’Afrique ne sera que le dindon de la farce. Le continent a donc intérêt à refuser de jouer le rôle de champ de bataille. Cesser de se délecter de cet affront comme une catin le ferait en regardant deux hommes se donner de violents coups de poing à cause d’elle.

Il y a tellement de Bérézina et d‘Îles d’Elbe pour que ces grands de ce monde s’y enlisent seuls.