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UBER claque la porte au Maroc

UBER claque la porte au Maroc

Maroc

Trois ans durant, Uber, l’entreprise américaine de VTC, a tenté de s’intégrer dans le moule du transport marocain. Mais face à des vides juridiques et à l’hostilité de chauffeurs de taxi traditionnels, le rêve marocain a fini par s’effriter.

Uber met fin à son aventure au Maroc où l’entreprise comptait déjà 19 000 utilisateurs en trois ans d’exercice. Dans le communiqué sanctionnant sa décision, ce lundi, Uber explique son choix par “l’incertitude réglementaire actuelle [qui] ne nous permet pas de fournir une expérience sûre et fiable”. “Ainsi, tant qu’il n’y aura pas de vraie réforme et un environnement favorable aux nouvelles solutions de mobilité, nous sommes contraints de suspendre nos opérations”, ajoute le texte.

L’issue de cette aventure marocaine était quoique prévisible… du moins en l‘état actuel des choses. D’abord sur le volet juridique. Uber, “plateforme de mise en relation” entre chauffeurs et passagers n’a pas réussi à convaincre les autorités du statut de ses chauffeurs. Alors que le Maroc exige de tout transporteur un agrément avant d’exercer, Uber présentait plutôt ses chauffeurs comme des “auto-entrepreneurs”.

Les chauffeurs collaborant avec Uber étaient donc considérés comme des travailleurs “clandestins” qui risquaient d‘être verbalisés par la police à tout moment, leurs véhicules envoyés en fourrière.

Plus inquiétant encore pour ces chauffeurs, l’hostilité de leurs compères taximans. Ces derniers, soutenus par de puissants syndicats, accusaient Uber de leur voler tous les clients. Chauffeurs Uber et utilisateurs avaient pour certains été brutalisées par des hordes de taxis à Casablanca et Rabat. D’ailleurs, ce lundi, à l’annonce de la décision d’Uber, ces taxis n’ont pas hésité à manifester leur joie à coups de klaxon.

Au sein de la population en revanche, le retrait d’Uber est quelque peu mal accueilli en raison de l’offre insuffisante des transports en commun dans les grandes villes. Toutefois, l’entreprise américaine reste ouverte à un retour, si “de nouvelles règles sont mises en place”. En attendant, elle promet d’accompagner individuellement les 300 chauffeurs avec lesquels elle collaborait.

Depuis plusieurs mois, l’entreprise californienne est soumise à de nombreuses protestations menées par les chauffeurs de taxis ou par ses propres chauffeurs. En Afrique du Sud, premier pays africain où elle s’est installée, la tension était à son comble durant 2017. Des véhicules avaient été vandalisés, plusieurs chauffeurs d’Uber agressés et blessés, les chauffeurs de taxi accusant l’entreprise de concurrence déloyale.

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