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Le Congo dans une difficile dynamique de diversification de son économie

Le Congo dans une difficile dynamique de diversification de son économie

Congo

La chute des cours du brut semble avoir donné un coup de fouet à la volonté des autorités du Congo de sortir leur pays de la dépendance au pétrole. « Sept piliers de la diversification » économique ont été élaborés par Brazzaville. Les hydrocarbures représentaient à eux seuls 60% du PIB, 70% des recettes budgétaires et 90% des recettes d’exportation du pays de Denis Sassou-Nguesso. Diversifier une telle économie s’annonce forcément titanesque.

C’est en 2015, soit un an après la chute mondiale des cours brut, que les autorités Congolaises ont décidé de prendre les choses en main. Et c’est l’API (l’Agence de promotion des investissements) qui a la lourde charge de titiller l’intérêt chez les investisseurs nationaux et étranger. Pour ce faire, une délégation de l’Agence a été dépêchée la semaine dernière à Paris (France). L’objectif étant d’attirer des investisseurs Français au Congo.

En effet, l’on ne peut pas dire que les investisseurs font la queue aux portes du Congo, et cela, depuis 2015. Mais Annick Patricia Mongo, la directrice générale de l’API, se veut rassurante et demande la patience des Congolais notamment.

« La promotion des investissements, c’est un travail lent, dont on ne voit pas les résultats tout de suite. Vous allez vers les autres, vous allez promouvoir votre pays, expliquer, les appeler vers vous et c’est petit à petit ; ce n’est pas comme ça qu’ils vont dire : “Bon, ah oui, aujourd’hui, on va mettre notre argent au Congo”. Non. Ils doivent être convaincus que s’ils mettent leur argent au Congo, ils vont faire une affaire, il y aura un retour sur investissement. » dit-elle.

Parier sur l’agro-industrie pour sortir de l‘œil du cyclone

À court terme, l’agro-industrie est susceptible de contribuer à l’amélioration du PIB du pays, bien que le Congo dispose de minerais en quantité dans son sous-sol. La volonté de diversification de l‘économie congolaise est pour le moment bien illustrée par une seule entreprise, le groupe privé Eco-Oil Energie, qui a obtenu des concessions de l’Etat.

L’entreprise se spécialise dans la production de l’huile de palme et ses produits dérivés (la margarine par exemple). Eco-Oil Energie (à qui environ 250 exploitants agricoles fournissent des cerises de palmiers à huile) ne compte pas s’arrêter là. Le groupe compte se lancer aussi dans la production de l’huile d’arachide et de pâte à tartiner. Pour débuter la production des jus de fruits, l’entreprise vise la fin de cette année.

Mais comme nous le savons tous, l’industrie alimentaire dépend largement de la production agricole, entre autres. Et Eco-Oil Energie n’atteindra ses objectifs que si les exploitations agricoles des particuliers tournent à plein régime. C’est en tout cas ce que pense Erick Raulet, directeur du développement et directeur du programme Eco+.

« Si nous n’apportons pas la rentabilité aux exploitants agricoles, ils ne rentreront pas dans ce plan-là, nous n’aurons pas suffisamment de production, nous ne pourrons pas nous développer. Donc, nous avons un souci permanent sur le niveau de prix auxquels nous allons acheter les productions. Alors, ce sera plus simple sur certaines filières, comme le palmier à huile, sans doute aussi comme les fruits pour faire les jus. », fait-il savoir.

Mais il ya une certaine culture pour laquelle Erick Raulet n’a pas le même optimisme :

« Ça sera peut-être un peu plus complexe sur le cacao, qui est soumis différentes fluctuations. On l’a vu ces derniers mois sur le marché avec quelques fois des stocks importants. Mais ça reste un critère très important, que la rentabilité des exploitants agricoles. Il n’y a qu’à ce prix-là que ça se développera vraiment sur le pays et que l’agriculture aura enfin la place qu’elle mérite. »

Quand une petite productrice apporte sa pierre à l‘édifice

De son côté, Clenne Mouangou, Franco-Congolaise, diplômée en finances et ancienne employée dans des banques de la place de Paris, est à la recherche de partenaires techniques et financiers. Pour ce faire, elle a ouvert un élevage de porcs non loin de la capitale politique, Brazzaville.

Clenne Mouangou : « je me suis lancée vraiment sans business plan. J’ai fait l’acquisition du terrain en 2014, en 2015, j’ai commencé l’activité avec quatre femelles et un mâle et aujourd’hui, j’ai un cheptel qui compte environ 200 têtes. Je fais uniquement de la production pour l’instant, mais mon objectif reste de passer à la phase de transformation, qui va apporter en fait la valeur ajoutée au produit et qui par la suite aussi, permettra de créer des emplois et de développer le secteur rural. »

La femme d’affaires confie que l’idée d‘élever des porcs lui est venue à l’esprit parce qu‘à chaque fois qu’elle effectue des voyages Brazzaville – Paris, ses compatriotes du Congo lui demandent régulièrement du saucisson. Aujourd’hui, la Franco-Congolaise réalise un plan d’affaires et une étude de marché, susceptibles d’aller au-delà de la capitale politique du Congo, notamment à Kinshasa, dans l’autre Congo (RDC).

L’API compte sur les dizaines de millions de consommateurs d’Afrique Centrale pour attirer les investisseurs au Congo, pays d‘à peine 5 millions d’habitants environ.

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